"La suppression de la propriété privée... suppose, enfin, un processus universel d’appropriation qui repose nécessairement sur l’union universelle du prolétariat : elle suppose « une union obligatoirement universelle à son tour, de par le caractère du prolétariat lui-même » et une « révolution qui (...) développera le caractère universel du prolétariat ».
Marx (L'idéologie allemande)

«Devant le déchaînement du mal, les hommes, ne sachant que devenir,
cessèrent de respecter la loi divine ou humaine. »

Thucydide

lundi 17 août 2009

LE CAPITALISME MANQUE D’EAU

DANS SES RESERVES IDEOLOGIQUES

En plein été, après un hiver et un printemps marqués par les affres de la crise systémique, la bourgeoisie nous rechante « tout va très bien madame la marquise ». La croissance ? La reprise est fragile à Paris et à Berlin. Pour l’Europe, experts et chefs d’entreprise se confortent coude à coude en vue d’une sortie de crise « lente ». Oubliées les prévarications, malversations et autres bonus bancaire pharaoniques ! Laissées à la marge les guerres sanglantes ininterrompues en Afghanistan, dans le Caucase, au Moyen Orient ! Place à cette affreuse pénurie d’eau qui menace notre existence sur terre plus que le capitalisme !

Le discours écologique du capitalisme, qui a fait une percée sarkozienne remarquée en France, qui permet d’honorer de bons salaires à ses démarcheurs Bové et Cohn Bendit, qui permet au gouvernement de taxer toujours plus « pour sauver la planète », se préoccupe de notre « survie » dans un monde pollué… non par le profit, mais la surpopulation. L’idéologie fasciste malthusienne refait surface sur les eaux boueuses de la pollution idéologique oligarchique. Le Monde, ce putride porte-voix de la classe dominante nous angoisse :

« L’Inde puise dans ses réserves d’eau souterraines à un rythme inquiétant (en six ans, les nappes ont perdu 109 milliards de mètres cubes dans trois Etats ». Affreux ! Pire que la grippe aviaire et la H1N1 (ex porcine) pour laquelle not’gouvernement invoque le « chacun pour soi » à la rentrée. En Inde, ajoute l’immonde : « le spectre de guerres de l’eau se profile » ; une photo est jointe exhibant des malheureux, femmes et enfants, agitant des bidons vides. Après la guerre prévue pour manque de femmes dans la zone asiatique, voilà qu’un plumitif anonyme de l’immonde bourgeoisie nous menace d’une « guerre de l’eau ». Comment peut se dérouler une guerre de l’eau ? Des émeutes avec des bidons ? Des biberons arrachés aux nouveau-nés par de barbares adultes faméliques ? L’article en termine par la surexploitation des nappes phréatiques par l’agriculture et l’industrie, donc par le Capital et conclut sans garde-fou ni expliquer ce que cela signifie : « l’Inde souffrira en 2050 d’un déficit de 320 milliards de mètres cubes d’eau par an ». Oh si c’est par an, c’est pas grave !

L’article complémentaire le plus drôle de nos écologistes capitalistes est celui consacré à la Hollande : « Les Pays-Bas veulent contenir la mer pour un siècle ». Ces crétins de journalistes bourgeois nous collent donc deux articles, l’un sur la pénurie d’eau dans un pays à forte concentration humaine et l’autre pour un petit pays riche menacé par l’eau… salée. Aussi cynique que l’article précédent, celui-ci ne se soucie pas plus des humains qui crèvent de faim ou de soif, mais des contraintes financières que requiert le renforcement des digues. On se soucie non des risques d’élimination de près de 9 millions de personne dans une catastrophe pire que celle de février 1953 (2000 morts, 40.000 habitations détruites), mais du « revenu potentiellement menacé (qui) s’élève à 1800 milliards d’euros » !

Pénurie d’eau ? Sur une planète où l’eau occupe la plus grande surface et menace de submerger de larges bandes de terres côtières, la bourgeoisie n’a pas froid aux yeux. Elle nous vend l’eau de plus en plus cher, à quand la mise à prix de l’air qu’on respire ?

Les sources se tarissent du fait des abus de l’industrialisation agricole et urbaine. Et alors ?

Au lieu de dépenser pour tant d’aéros et de bombes, la bourgeoisie n’a qu’à se racheter en développant de façon urgentissime des usines de désalinisation. Cela coût cher paraît-il ? Et alors ? Faudra-t-il attendre d’avoir renversé la bourgeoisie et interdit le profit par privation du boire et du manger pour que l’eau de la mer dissolve l’ignoble tache capitaliste ?

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