"La suppression de la propriété privée... suppose, enfin, un processus universel d’appropriation qui repose nécessairement sur l’union universelle du prolétariat : elle suppose « une union obligatoirement universelle à son tour, de par le caractère du prolétariat lui-même » et une « révolution qui (...) développera le caractère universel du prolétariat ».
Marx (L'idéologie allemande)

«Devant le déchaînement du mal, les hommes, ne sachant que devenir,
cessèrent de respecter la loi divine ou humaine. »

Thucydide

vendredi 27 août 2010

ANGELISME DE LA GAUCHE ET DIABOLISME DE LA DROITE

La politique de non-assistance à personne en danger par l’Etat bourgeois :
plus de police et moins de travail !


« Les pauvres ne peuvent pas être considérés comme les moyens d’une fin - ce qui serait déjà un progrès pour leur position -, car l’action sociale ne les prend pas en compte eux, en tant qu’individus, elle n’utilise que certains moyens objectifs et matériels afin de supprimer les dangers et les pertes représentés par les pauvres vis-à-vis du bien de la communauté (…) L’aide fournie par les syndicats britanniques à leurs membres sans emploi a pour but non pas d’alléger la situation personnelle du receveur, mais d’empêcher que les chômeurs, par besoin, aillent travailler ailleurs pour peu d’argent, ce qui engendrerait des salaires plus bas dans le secteur entier. Si nous prenons en considération cette signification de l’assistance aux pauvres, il apparaît clair que le fait de prendre aux riches pour donner aux pauvres n’a pas pour but d’égaliser les positions individuelles, pas plus, même dans son orientation, que de supprimer la différence sociale qui sépare les riches des pauvres. Au contraire, l’assistance se fonde sur la structure sociale, quelle qu’elle soit ; elle est en contradiction totale avec toute aspiration socialiste ou communiste, qui abolirait une telle structure sociale. Le but de l’assistance sociale est précisément de mitiger certaines manifestations extrêmes de différenciation sociale, afin que la structure sociale puisse continuer à se fonder sur cette différenciation ».
Georg Simmel (« Les pauvres », 1907, reprint par Puf 1998)


Etrange consigne de silence depuis trois mois sur la gravité de la crise systémique. Si on l’évoque c’est du bout des lèvres en cette fin août. On meuble avec les trucs de l’idéologie dominante et foisonnante. On se souvient d’un Sarkozy dénonçant « l’assistanat » tout en pratiquant la même politique mitigée d’assistance bourgeoise que décrivait si bien le profond Simmel en 1907. Il en va de même avec cette prétention sécuritaire à « assister » la population avec des forces policières, avec ce bla-bla de tribune, langage policier électoraliste télévisé, puisque en réalité les policiers sont incompétents sur le terrain sociétal miné, qui les dépasse, ou ont peur pour leur peau. En vérité la simple police ne peut pas être le dernier rempart de la bourgeoisie face aux conséquences de l’effondrement économico-social de la société de classes.
Assurément cet été, la droite bourgeoise a trouvé le terme adéquat pour crucifier la soit disant tolérance de la gauche bourgeoise concernant le terme très imprécis d’insécurité, étant entendu que la gauche en opposition n’est tolérante qu’en dehors du pouvoir direct à la tête de l’Etat. Assurément aussi en cette fin de période vacancière, la gauche bourgeoise a trouvé matière à diaboliser la droite au pouvoir en dénonçant une campagne « raciste » et étrangère aux « droits de l’homme » par le clan Sarkozy et ses affidés, laquelle campagne a ému jusqu’au pape, néanmoins allemand et ex-membre des jeunesses nazies. On se rappelle qu’au mitan des vacances, le Chef de l’Etat avait été approuvé par la majorité des français selon un sondage truqué sur mesure par Le Figaro mais immédiatement contredit par un sondage de « Marianne » où les sondés du CSA expliquaient les problèmes dits d’insécurité, pour 73% d’entre eux, par « les inégalités sociales » ! (J’ai été le seul à dénoncer le trucage du premier sondage, puis suivi le 13 août dans Le Monde par un certain Eric Fassin, article « L’art de façonner l’opinion publique », où il révéla lui que l’institut de sondage « neutre » n’était autre que celui de la patronne des patrons, Laurence Parisot !)

Par le miracle des consignes secrètes ordonnées à la presse unique, la cible des « gens du voyage » reste seule en lice pour cette rentrée. Droite et gauche font mine d’oublier la deuxième étape propagangstériste de la diabolique droite au pouvoir. Comme je le soulignais dans mon article « Sarkozy a-t-il dérapé cet été ? » : « Deuxième étape dans la manipulation gouvernementale : l’odieux « amalgame » entre délinquance et immigration (traduction de la gauche bourgeoise). Sarkozy déclara à Grenoble devant son parterre policier que : « cinquante ans d’immigration insuffisamment régulée (qui) ont abouti à mettre en échec l’intégration », et ajouta son « souhait » que la nationalité française soit retirée à certains délinquants d’origine étrangère (ce dont se fichent royalement les vrais truands) ».
Enseignants et intellectuels de gauche en vacances eurent donc du grain à moudre à défaut de plancher sur le seul recours début septembre contre l’attaque sur les retraites : manifester massivement contre les domestiques syndicaux de l’Etat prédateur au lieu de les suivre tête basse dans leur consolidation de l’attaque étatique qui va faire exploser le chômage. La stratégie du bouc émissaire est toujours payante en politique bourgeoise, surtout si elle repose sur la notion confuse d’insécurité (aussi tarte que celle d’incivilité). Qu’est-ce que l’insécurité ? La peur du voyou ou des flics arrogants ? La peur du licenciement ou la peur du magistrat corrompu ? La peur de la nouvelle lie de la nouvelle société « multiraciale » ou la peur des méthodes gangstéristes de la bourgeoisie au pouvoir ?

Il ne sera pas question d’entrer ici dans les bisbilles entre fractions bourgeoises de droite et de gauche qui, au fond, ont besoin de la main d’œuvre immigrée mais tout en la terrorisant en permanence, et qui ont aussi besoin de l’agitation des petits malfrats – petites merdes que nous subissons dans le métro ou en voiture – pour détourner l’angoisse vers des attaques à main armée autrement plus massives mais de la part du parrain étatique et directement sur nos salaires et notre compte en banque.
C’est finalement l’ami à éclipses du Chef de l’Etat, ancienne vedette gauchiste des sixties, qui a le mieux répondu à « l’offensive sécuritaire » de Sarkozy dans un entretien facilité par la mafia du Le Monde : « M.Sarkozy prend les français pour des imbéciles » (mardi 17 août). Cohn-Bendit démontre d’emblée très bien que déchoir un truand de la nationalité française n’est ni un grand mal ni autre chose que du pipeau de chaire. Ce bourgeois parlementaire européen qui se soucie comme d’une guigne du prolétariat, plaide pour le besoin d’immigrés en Europe pour maintenir les profits, mais il concède à son ami Président qu’il y a bien un problème d’intégration, sur lequel il restera volontairement flou : « Oui, la question de l’échec de l’intégration doit être abordée. Mais il faut remettre les choses dans l’ordre : c’est la désintégration de la société qui crée les problèmes d’intégration, et non la criminalité extrême. Là où le positionnement de Nicolas Sarkozy et du gouvernement Fillon est pervers, c’est qu’il rend la société aveugle. Pour la droite, puisque Sarkozy prétend avoir des solutions, plus personne ne réfléchit sur le sujet. Pour la gauche, qui se réfugie dans la posture de vierge outragée et qui n’est plus obligée de se poser ces questions parce que l’action du gouvernement est tellement détestable que la posture de protestation semble suffire ».
Le commentaire du rouquin intégré à l’establishment bourgeois est comme on le voit pertinent. Le pape des écolos-bobos renvoie dans les cordes les deux partenaires adipeux du ring politique médiatique. Mais que vient faire ici cette notion de désintégration ? Cohn-Bendit aurait-il adhéré en secret à la thèse du CCI sur la « décomposition » de la société ? analyse sociologique simple et rassurante qui permet d’éviter de creuser les problèmes dits d’insécurité et d’ostracismes divers dans la population, alors qu’elle sert – comme cette foutaise de désintégration cohnbendiesque – à masquer les barrières des classes. Non le lutteur électoraliste vert ne pense pas à The end de la société capitaliste lorsqu’il décrit l’impuissance des deux fractions bourgeoises à restaurer l’ordre car – angélique parmi les angéliques – DCB possède la solution dans le système actuel : « Notre réponse devra être sociale, éducative et répressive ». Il ne nous confie pas le niveau de répression qu’un éventuel ministre vert de l’Intérieur, ou plutôt vert à l’extérieur et CRS à l’intérieur, appliquerait (On rêve d’une photo d’un CRS hilare à côté du « ministre » Cohn-Bendit !). Il prône un « New Deal » pour les banlieues, reprenant cette notion à connotation ghettoïsée et qui permet d’éviter de nommer encore une fois les classes sociales inférieures et avance une prétention à réguler au niveau européen le flux des immigrés.
Le petit Poucet de l’écologie a bien joué son rôle de poil à gratter d’une gauche bcbg en osant – presque comme le saltimbanque Zemmour – rappeler que tous les immigrés ne sont pas des saints prolétaires voués à suer pour des salaires de misère chez les riches gaulois blancs. La gauche se défile sur la question sécuritaire : « Oui parmi les Roms, il y a des organisations criminelles qui instrumentalisent des enfants pour la mendicité, oui, il y a des réseaux mafieux. Oui, dans certaines banlieues, il existe des réseaux mafieux, minoritaires mais très néfastes pour la population (…) Nos sociétés (sic) se sentent aujourd’hui dans une insécurité permanente. Une insécurité économique et sociale mais aussi une insécurité liée à la délinquance, ne le nions pas ».
DCB ne fait que développer jusque là ce que pense le prolétaire de la rue, quelle que soit sa couleur de peau ou ses origines, pas l’intellectuel des groupes anarchistes et ultra-gauches. Mais lorsqu’il revient aux propositions du marais de la petite bourgeoisie écologiste, dont il n’est ni le mentor ni le maître (à son grand dam), il n’accouche que des habituelles propositions gauchistes angéliques. S’il imagine comme n’importe qui, que le maintien des sans papiers en situation irrégulière implique difficultés sociales « et donc criminalité », il ne lui vient pas à l’idée que l’Etat bourgeois, partout dans sa zone européenne, a tout intérêt à maintenir les émigrés sans papiers, pour faire pression sur le marché du travail. DCB se fait donc complice de cet Etat européen virtuel en oubliant de mentionner que l’Etat bourgeois a donc aussi besoin des « réseaux mafieux » pour filtrer les entrées de main d’œuvre indispensable au profit… européen !
Face aux populations transhumantes, livrées au bon vouloir des polices et des marchands de sommeil, l’angélique Cohn-Bendit bénit une « réforme de l’école », laquelle n’est plus que le dépotoir de gamins sans avenir (où les enfants de Roms ne vont même pas) où les enseignants se voient rabaissés au rôle de policiers, lesquels n’ont pas pour mission de jouer aux profs ou aux animateurs de rue mais de cogner, comme l’a dit en substance jadis l’ex-ministre de l’Intérieur Sarkozy. Le petit poisson pilote du lobby artisanal écologiste ne cache pas enfin son « éthique » - lorgne-t-il vers un poste ministériel sarkozien à la veille de ses « 68 ans » (où il a promis d’abandonner sa politique de faux-cul) : « On ne peut plus essayer de faire croire aux français que l’on va raser gratis » ! Qui en doute, excepté les crétins syndicalisés à la CGT ou à SUD ?

SEGOLENE ROYAL REPREND LE BATON DU POLICIERT

Tout ce tintamarre sur l’insécurité vise évidemment encore à tenter de nous refaire monter la mayonnaise d’une compétition louable entre fractions de gauche et de droite. Qui va l’emporter lors du prochain deal électoral ? Qui va surenchérir le mieux ? Qui va nous promettre plus de police et moins de voyous ?
Le propos aigrelet du petit Poucet écologien envers l’encombrant et paralytique PS n’est pas tombé dans l’oreille d’une sourde. Enhardie par la chute sondagière de sa majesté agitée Sarkozy, Ségolène Royal la virago, refait surface face aux multiples champions d’une gauche caviar bis. Dame Royal a déjà perdu une élection en voulant faire de la surenchère face au petit « voyou de l’Intérieur », souhaite-t-elle récidiver ? On peut le penser en lisant ses déclarations. Alors que la cheffe de parti Martine Aubry déplore un « été de la honte », la candidate free lance confie à libération ce vendredi 27 – article payant, précise Le Monde narquois - : « Pour en finir avec la gêne du PS en la matière, l'ancienne candidate à la présidence de la République en 2007 "propose de dire que la sécurité fait partie de la question sociale, puisque ceux qui souffrent de l'insécurité au quotidien – dans les quartiers, dans les transports, à l'école – sont aussi ceux qui souffrent de la précarité économique et sociale", explique-t-elle ». Le propos est finaud et touche juste… électoralement. Pourtant Madame Royal a-t-elle une meilleure solution que le flicage généralisé de Sarko & Co ? Non, toujours cette surenchère qui frise le ridicule. Il y a quatre jours, à l’Université d’été de La Rochelle, elle ressortit sa proposition « d’encadrement militaire des jeunes délinquants ». Mme Royal enfonce des portes ouvertes. L’encadrement militaire existe depuis l’époque où elle était ministre de Mitterrand : seul débouché pour les djeuns qui ne veulent pas travailler, l’armée ouvre ses bras et planifie le ramadan ; en outre dans des camps d’entrainement, policiers et militaires « redressent » certains délinquants (lever dès potron minet, marche accélérée dans les bois, etc.) façon explicite de les mettre dans le « droit chemin » de l’uniforme. Ce discours électoral de préau d’école ne peut pas plus abuser les prolétaires, résoudre le malaise social et la violence délinquante écervelée que le laxisme de Sarkozy et sa police au service des industriels et des magistrats corrompus.
Les syndicalistes, dont les chefs sont en lien permanent dans chaque commissariat avec un lieutenant raide des RG, qui se fichent des problèmes des individus hors des messes syndicales, ne sont eux qu’une variété d’angéliques sis derrière politiciens et journalistes pour dénoncer les « patrons voyous » ou déclencher des grèves sécuritaires lors des agressions dans les transports, avec pour simple revendication : plus de police !
De bonnes âmes angéliques, hautaines en regard du « quotidien » vous expliquent sans s’offusquer que l’insécurité, ou le risque de se faire agresser, sans pouvoir compter sur une protection légale n’est pas nouveau et que les képis ont toujours été plus ou moins complices des voyous. Déjà au XIXème siècle le prolétaire qui se rendait au travail pouvait se faire délester de ses maigres biens par un de ces chenapans des « classes dangereuses » indifférenciées. Sans risquer cependant pour la moindre gifle la garde à vue sinistre de nos jours : le prolétaire aux mains calleuses savait user de ses poings ou du bâton, sans risquer la prison pour s’être défendu. Mais à défaut de statistiques sur les « apaches » du lointain passé, on sait que la comparaison n’est plus possible ni en quantité ni en problèmes raciaux et religieux… Combien de racailles depuis 30/40 ans ? En taux, en %... en nombre par habitant ? En niveau de violence, taux de délinquance et nombre de ces "racailles" dans nos prisons ? etc. Là est toute la différence ! Et là on nous prend pour des imbéciles, comme dirait Cohn-Bendit! Et depuis autant de temps des sociologues et des historiens « bien-pensants » (formés à l’Université et dans les sectes politiques gauchistes) nous pondent des articles se voulant rassurants comme celui-ci... "Mais la délinquance a toujours existé mon brave monsieur, aux Moyen âge, c'était même plus violent ce fameux sentiment d'insécurité, autant ? » Les actualités et docs d'époque et les témoignages des personnes âgées disent tout le contraire. Et si l'on s'intéresse un peu aux statistiques dans ce domaine sur 50 ans... Alors là, ça devient un vrai cauchemar. Mais qui ? Vivant à Paris et sa banlieue, Grenoble, Marseille, peut encore croire que la comparaison avec le passé est comparable? Qui est en totale discordance avec la rue, la vraie vie. Qui encore ? Seulement ceux qui n'y sont pas ou peu confrontés...
Les jeunes qui se font délester de leur portable, l’enseignant qui retrouve ses quatre roues crevées, la jeune fille qui se fait tripoter les seins dans le métro par les dits « suédois » (jeu de mots lepéniste pour éviter de dire « rebeu »), ou qui se fait violer par quatre ou cinq énergumènes en général plutôt noirs et maghrébins, ce concierge de Bagneux, d’origine algérienne, tabassé jusqu’au coma par un groupe de juvéniles ados noirs, qui est au chômage (lâché par sa mairie « communiste ») et avec des séquelles à vie, cet automobiliste algérien frappé à mort par de petites frappes « de souche » - s’ils n’ont pas été placés en garde à vue pour trouble à la sérénité policière – n’ont plus pour se plaindre que les sites d’extrême droite : « Vous avez été victimes d’une agression témoignez » ou « Fdesouche »… où, là, de très nombreux témoignages sincères d’agressions multiples nous laissent pantois, révèlent une réalité (que je connais assez par des témoignages de proches victimes ou ma propre expérience) évidemment atténuée ou masquée par les médias. On peut comprendre, du point de vue de l’ordre public bourgeois, que l’Etat et sa police ne veuillent pas affoler la population – quoique la mise en épingle de quelques faits divers assez sordides en Une des presses suffise à paralyser toute réflexion pour toute nouvelle campagne sécuritaire. On peut comprendre en second lieu que l’Etat ne reconnaisse pas son impuissance à juguler ou canaliser une misère et une violence dont il est le principal producteur et bénéficiaire.
Les angéliques gauchistes se pincent le nez envers ces sites ou lieux de protestation car les victimes, esseulées, sont, disent-ils des « amis du FN »; le NPA de Besancenot a pourtant signé son arrêt de mort en croyant pouvoir composer électoralement avec le "voile" cryto-musulman. Et comme je les comprends moi ces victimes, laissées avec leurs blessures, humiliations répétées, et comme je comprends qu’elles se fassent rouler dans la farine par les propositions de nettoyage ou de dictature ultra-policière du FN, dont les plaignants militants sont pourtant eux aussi victimes parfois des abus de pouvoir policier tout en exaltant les vertus supposées de l’uniforme !
Tous les témoignages concordent : il est interdit de se défendre ! Nombre de ceux qui se sont défendus sont placés les premiers en garde à vue. Etonnant non ? Du tout, les policiers premièrement n’aiment pas être dérangés pour cette couillonnade de protection des citoyens ; ils n’aiment jamais tant que d’être nommés pour la surveillance des quartiers riches ou planqués en province dans la surveillance des voleurs de poules ou de grenouilles rousses. De bons « gens d’armes » ceux qui sont nommés à Montreuil ou à Sarcelles ? non tous ceux qui ont commis un impair ou un manque de respect à un supérieur… bonjour le zèle pour retrouver la tranquillité provinciale : « oui chef j’ai écrasé ses lunettes par terre pendant la GAV, c’est pour ça qu’il a signé plus vite… »


RETOUR AUX FONDAMENTAUX MARXISTES


Mais de qui avons-nous le plus peur au fond ? Des racailles ou de la police ? Les sondeurs se gardent bien de poser une aussi gênante interrogation ? La police et les racailles c’est un peu comme le gouvernement et les syndicats. On baigne toujours dans l’idéologie faux-cul de l’assistance… Les syndicats sont apparemment contre le gouvernement quand en vérité ils lui obéissent strictement. Les racailles sont apparemment contre la police quand en réalité ils lui rendent service pour alpaguer et accuser les honnêtes citoyens qui ont tentés de se défendre face à leurs exactions. Lors des confrontations magistrats et policiers donnent toujours le nom et l’adresse des victimes face aux racailles qui se marrent.
Les policiers ont une qualité, quasi rare chez les prolétaires aujourd’hui, ils sont solidaires entre eux, une solidarité de caste armée qui s’arrête aux portes des commissariats pour une vie civile pas drôle ; il ne fait pas bon être connu comme fils de flic au collège ; comme les matons, ils ne rentrent jamais chez eux en uniforme… On aimerait une telle solidarité en milieu prolétaire… Chez les racailles il n’y en a aucune, c’est à qui balancera le plus aux potes keufs.
La police n’est pas notre amie, quoiqu’elle ne soit pas notre principal ennemi non plus ; elle est dangereuse en tant qu’instrument de l’Etat d’oppression. De ce fait, la police est une race à part dans la société avec leur vie d’arsouilles en vase clos. Mieux considéré et mieux payé que le prolétaire, le policier de base est rangé dans la nomenclature des professions au rang des employés de la fonction publique, quand ses chefs s'étagent au niveau de l'instituteur mais avec un meilleur salaire. Le policier n’a qu’un maître : son chef direct, représentant servile de l’Etat bourgeois. Sa qualité première : l’obéissance. Au XIXe siècle, le flic tirait dans le tas lorsque les ouvriers manifestaient ; il organisait le lynchage des noirs aux USA, il arrêtait et tabassait les militants socialistes et communistes. Si de nos jours on lui a fourni un équipement Robocop et un appareil numérique, il tue encore des prolétaires sans défense à la retraite, de préférence immigré, caché par les murailles de son « lieu de travail », sale et puant. Si je généralise la fonction coercitive et injuste de la police, je n’oublie pas qu’il a toujours existé des flics humains et honnêtes, qu’il en existe encore, mais je demande combien ? Ceux-là restent au placard et sont priés de se taire.
Débat étranger donc au prolétariat entre cette droite bourgeoise qui promet la solution à l’insécurité en exaltant la tâche policière, et cette gauche bourgeoise qui a le culot de faire croire que l’école républicaine pourrait permettre d’en finir avec les inégalités mais qui n’ose plus promettre du travail pour les prochaines échéances électorales. Entre le policier froid et cynique de la droite et le policier copain de la gauche « de proximité » il n’existe aucun choix réel, aucune solution crédible pour la victime des racailles toujours plus nombreuses, qu’on relâche parce qu’il n’y a plus de place en prison (et que les places sont occupées par une majorité de voleurs de pommes), qu’on relâche parce qu’ils sont « insolvables », parce qu’on « n’y peut rien », parce qu’on est « débordé »… Le mouvement révolutionnaire maximaliste n’a toujours que la même proposition presque bicentenaire : dissolution des forces de police, mais… après l’insurrection. Les ennemis principaux restent non les mercenaires d’Etat, dont nous pouvons espérer débaucher un grand nombre, mais la minorité des chefs politiciens et syndicalistes.
Quant à toi l’individu isolé un soir, une nuit dans une rame de métro, soit tu fuis s’ils sont nombreux parfaitement cyniques et impavides, mais en tout cas garde sur toi une arme d’autodéfense, opinel, bombe à gaz, marteau, manche de pioche si tu arrives à la masquer dans une jambe de pantalon. Massacre-en un ou deux sans pitié avant de succomber, si tu peux. Ou alors prie le seigneur, si tu y crois !
Comme toutes les religions, l’Islam doux ou hard est un discours guerrier primitif, et particulièrement, un appel au meurtre de tous les « mécréants ». C’est plus une religion pour voyou que pour révolté. Elle sert assez aisément de cache-sexe et cache-connerie à ces sortes d’islamofascistes (mais cette qualification est assez impropre) qui ont pignon sur rue - qui font régner une terreur qui n’est pas faite pour déplaire à la police (en haut lieu elle est considérée comme complémentaire) - dont la religiosité ne sert qu’à masquer un comportement criminogène à la mode. Ils n’ont aucun avenir mais peuvent attenter à ta vie. Ne compte pas sur la police pour te défendre ni sur l’apparition hypothétique de milices d’autodéfense ouvrière (il pleuvra longtemps avant que celles-ci ne réapparaissent). Sache que dans les années 1930, les militants communistes en Italie portaient un revolver sur eux en permanence et ont été les premiers à combattre les fascistes, les vrais, politiquement et historiquement, orientés vers une militarisation de la société, cyniques tueurs aussi, mais moins délités en somme en politique que nos bandes de lâches paumés « no future ».
De quelles terribles séquelles va hériter la société socialiste si elle a des chances de postuler un jour au capitalisme voyou?

RETOUR AUX FONDAMENTAUX UNIVERSALISTES

Ce « on n’y peut rien » renvoie à une modification profonde du type de société dominant en occident jusqu’aux années 1960. Avec l’avènement de l’idéologie antiraciste, la bourgeoisie a ouvert grandes les portes aux croyances moyenâgeuses avec cette nécessité de faire venir en masse des millions de prolétaires immigrés des ex-colonies. L’attrait pour un meilleur salaire n’aurait pas suffi. L’homme quel qu’il soit, se déplace avec son âme. Ainsi une population qui n’a pu être « industrialisée » dans les anciennes colonies, qui a subi un intense bourrage de crâne religieux depuis l’enfance, vient régulièrement avec le même bagage de misère spirituelle. Au « pays », comme ils disent (ou au bled) le capitalisme, contrairement aux supputations bordiguistes, a été incapable de créer un vrai prolétariat moderne ; il a maintenu les croyances arriérées et favorisé leur importation en occident. Au XIXe siècle le capitalisme faisait évoluer les paysans arrachés à leur terre primitive quand depuis le XXe siècle il les maintient dans une croyance qui les préserve de toute réelle conscience de classe et de toute mise en cause du capitalisme. Sous les oripeaux des diverses religions antiques la bourgeoisie dissout les classes et proclame l’antiracisme nouvelle foi universelle. L’antiracisme, qui sert de credo coranique aux voyous, n’est nullement universel. Il s’agit d’une invention de pays riche et de bourgeois protégés. Le racisme est très officiel dans tous les pays d’Afrique entre les diverses tribus et zones découpées arbitrairement comme nations. Tuer un blanc est un sport naturel dans certaines contrées. Les professeurs gauchistes ignorent ces réalités, comme ils ignorent que africains paumés ou maghrébins attardés peuvent être plus racistes que Le Pen ; si tu te promènes à Paris au bras d’une algérienne, tu te feras insulter avec ta copine, voire agresser physiquement ; l’insulte « sale blanc », « merde de français » n’existe pas seulement dans les stades de football.
Sans tomber dans l’hystérie de feu Oriana Fallaci (aux écrits imbitables plus que dangereux) ou d’une prétendue guerre des civilisations, il faut bien considérer que la religion musulmane sert de fédérateur à des comportements ostracistes qui viennent freiner l’ex « union grandissante » du prolétariat de 1848. Le fait qu’une énorme part de la population mondiale (non arabe) du Pakistan à l’Afrique noire se soumette à la religion d’Allah est une bonne affaire pour la bourgeoisie mondiale. Plus que les rois du pétrole, les empereurs du dollar aiment cette religion de soumission des masses paupérisées et importées – qui se prennent pour les nouveaux chrétiens face au capitalisme pornographique – qui sert à double titre donc également pour désigner un ennemi invisible, Al Qaida, quintessence du carrefour des conflits masqués entre grandes puissances, lesquelles alimentent tant de guerres locales ultra-nécessaires aux lobbies de l’armement.
La question de l’interdiction du hijab devait être le clou du spectacle de septembre, elle a été supplantée par la stigmatisation des Roms, dont personne ne veut, ni les paysans français ni la population roumaine ; seuls les gauchistes des beaux quartiers en veulent au nom de leur universalisme abstrait, mais sans leur fournir toit et travail. Les Roms risquent de rester longtemps pourtant à l’abri de l’islamisation à la mode pour les « pauvres » ex-colonisés et personne ne peut prétendre trouver de solution à leur errance et à leur misère en ce monde-ci.
L’arbre Rom est venu cacher la forêt musulmane et le bosquet de hijabs. On en est là. On va en hériter longtemps et ce ne sera pas pour faciliter une quelconque révolution. Le port des habits traditionnels en ville, le voile pour les femmes, les prières collectives qui barrent des rues entières à Paris, les exactions contre ceux qui cassent le ramadan, le ramadan lui-même cette stupidité alimentaire contre indiquée par les femmes enceintes et les travailleurs de force, l’abattage des moutons centralisé et dernièrement la vogue de l’achat à la ferme de lait non pasteurisé, toute cette smala de comportements fait partie du paysage officiel d’une bourgeoisie régnante qui s’affiche ainsi « tolérante », « accueillante » - tout en tabassant dans ses commissariats et en reconduisant brutalement aux frontières. Ladite extrême droite avait pronostiqué « l’envahissement » il y a au moins 30 ans. Il est là, non pas du fait des pauvres ouvriers arabes ou noirs, mais du fait d’une politique d’Etat planifiée de non intégration au nom du respect des religions arriérées en lien avec les tractations des Etats fantoches locaux qui régentent la misère dans les anciennes colonies, mais restent bons clients pour l’industrie d’armement et l’exportation de leur main d’œuvre en surplus. L’envahissement a été bien plutôt une instrumentalisation de coutumes et modes de vie ancestraux, reflet de l’incapacité du capitalisme lui-même à faire évoluer la société vers un véritable esprit de liberté sous couvert de la tolérance de toutes les intolérances.
Je n’ai aucun complexe à remarquer que la fraction bourgeoise d’extrême droite avait prédit la catastrophe comme n’importe quel historien sait que Hitler ne disait pas des bêtises en décrétant « il faut exporter ou périr ». Des fractions bourgeoises, aussi pourries que les autres, peuvent émettre des vérités partielles sans que nous n’ayons la moindre illusion sur leur projet politique ou leur absence de solution humaine crédible à une masse considérable d’êtres déshérités sans avoir jamais hérité. Non, les alarmistes d’une immigration (plus incontrôlable que nocive) - font partie de nos ennemis, puisqu’ils demandent aussi plus de police ou un véritable régime policier, une dictature policière.
Nous, nous réclamons au contraire, d’urgence, la dictature du prolétariat qui fermera les monastères, mosquées et autres lieux de superstition, interdira l’esclavage vestimentaire de la femme et son ostracisation, rééduquera par l’étude et le travail les racailles, videra les trois quart des prisons, interdira toutes les activités parasitaires d’exploitation de l’homme par l’homme.
Dans les premiers temps il y aura une police sous la dictature du prolétariat car une société corrompue par l’argent et débilitée par les religions ne peut disparaître sans une coercition orientée. Sera-t-elle moins inique que la justice actuelle ? Je n’en sais rien. Ce que je sais c’est qu’il faudra toujours un contrôle des hommes entre eux pour remiser à sa place l’instinct animal. Enfin dans les musées Grévin et Madame Tussau’s figureront des momies en cire des complices du passé capitaliste. Celles des anges de la gauche caviar et des diablotins de la droite affairiste.

1 commentaire:

  1. eh bien moi camarade jean-louis, je partage plutôt tes analyses développées dans "angélisme...et diabolisme...";

    En fait, je vais lire ton blog presque toutes les semaines et dans l'ensemble depuis 6 mois, je suis plutôt d'accord; je trouve un certains nombre d'idées et d'analyses que tu fais intéressantes stimulantes et aussi m'interpellant les jours où j'essaie de réfléchir à tout ce merdier.

    Je t'ai acheté depuis 2 ans 4 ou 5 bouquins et les ai bien appréciés la plupart : ça m'a instruit;

    je suis pourtant un de ces espèces de syndicaliste que tu honnis régulièrement dans tes colonnes (et je ne conteste quasiment rien de ce que tu déverses envers les formes syndicales d'organisation, mais bon, j'assume mes propres contradictions, je sais ce que j'ai choisi de faire, et ce que j'ai essayé de faire depuis une vingtaine d'années est essentiellement ce que j'ai cru le mieux ou le moins pire pour ne pas me faire marcher sur la gueule par les canailles managériales de la poste et les médiocres bureaucrates des différentes mafias syndicales qui cogèrent le système et les boîtes, y compris "la mienne" de "mafia syndicale" : SUD ! En tous cas si j'ai mon histoire à la suite des déterminations d'où je viens, je n'ai pas de "patriotisme d'organisation" et plus beaucoup d'illusions je pense...

    Bon, du coup je crains que tout cela (les choses que je pourrais dire) ne t'intéressera pas plus avant... pourtant parfois, j'aimerais bien discuter avec toi.

    Allez à bientôt peut-être - ne serait-ce que si je me permet encore de te commander un bouquin - ou come ce soir de te faire savoir que moi je partage globalement ton point de vue dans cet article (j'ai eu envie de te le dire lorsque j'ai vu la réaction de l'autre "tâche" qui te traite de raciste et de rouge-brun)

    Salut,

    Yann

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