"La suppression de la propriété privée... suppose, enfin, un processus universel d’appropriation qui repose nécessairement sur l’union universelle du prolétariat : elle suppose « une union obligatoirement universelle à son tour, de par le caractère du prolétariat lui-même » et une « révolution qui (...) développera le caractère universel du prolétariat ».
Marx (L'idéologie allemande)

«Devant le déchaînement du mal, les hommes, ne sachant que devenir,
cessèrent de respecter la loi divine ou humaine. »

Thucydide

lundi 27 septembre 2010

PRIERE DE NE PAS DERANGER LATRAHISON EN COURS





REVUE DE WEB ET DE PRESSE

Il faut hélas bien constater ces temps-ci d’importantes pertes de mémoire de la classe ouvrière: est-ce une maladie d’Alzheimer à ses débuts ? La classe ouvrière est une très vieille classe, plus que centenaire. On peut se demander parfois si elle n’est pas atteinte par les stigmates du vieillissement. Ne plus se souvenir des trahisons syndicales ou des successives signatures d’accords scélérats entre les mafias syndicales, virtuelles représentations du prolétariat, et le gouvernement, pose des questions d’entendement. Ces oublis-là n'ont pas d'incidence sur le pouvoir d’achat ni sur la scolarisation des enfants mais inquiètent quant à la faiblesse politique et sociale de la classe ouvrière, en France tout du moins. Il semble que jamais les pertes de mémoire n’aient été aussi significatives et nombreuses. L'âge est en grande partie responsable de ce phénomène. Le cerveau des prolétaires comme le muscle ne doit pas s'arrêter de fonctionner au risque de perdre tous les acquis révolutionnaires d’une centaine d’années de luttes. Ne pas se fier aux mots croisés des bourgeois et de leurs collaborateurs, éteindre la télé, demander des explications ou, pourquoi pas, apprendre à exiger des AG et des informations directes sont des exercices auxquels il faut que les prolétaires se livrent même après la fin de la retraite à 60 ans, pour éviter les affres du trou de mémoire qui peuvent handicaper toute insurrection.

EN AVANT, MARCHE !

Il faut bien le constater, depuis des mois ce black out de la presse bourgeoise et contestataire sur les critiques des syndicats en AG ou en fin de manifs qui accompagnent la stratégie d’usure syndicale. Depuis le début de la longue attaque sur les retraites, les élites bourgeoises ont planifié le cadre de leur travail de mise sur les rails de la population « salariée ».
Au mois de mai dernier, un journaliste de la chaîne idéologique du Sénat, E.Kessler définissait la journée d’action sur les retraites du mois en question comme une « mobilisation en trompe l’œil » : « Non. Cette journée pourrait au bout du compte se résumer à un jeu de rôle assez classique. Depuis le début, le gouvernement a compris qu’il ne peut absolument pas compter sur un quelconque soutien syndical sur ce dossier. La CFDT a payé trop cher son acquiescement à la réforme Fillon de 2003, par une hémorragie des adhérents - 10% sont partis - pour qu’aucun syndicat ne se risque au compromis. La concertation – pas la négociation - organisée depuis des semaines vise à les ménager, mais en réalité, l’Elysée vise surtout à gagner la bataille de l’opinion. D’où une communication par petits pas successifs. Pour aboutir à ce qui était depuis le début l’hypothèse la plus probable : la fin de la retraite à 60 ans. Elle est acquise, quelle que soit la mobilisation d’aujourd’hui. Simplement, en l’annonçant avent les manifs, le gouvernement pourra, en fonction de leur ampleur, moduler son impact social en jouant sur différents amortisseurs : le rythme des changements, la prise en compte des métiers pénibles, des carrières longues, etc. ». Finaud il ajoutait comment le gouvernement avait acheté la paix sociale : « Dès à présent, le gouvernement annonce que les régimes spéciaux – agents SNCF, RATP ou EDF notamment – ne seront pas concernés par la réforme. Pour quelle raison ? Concession révélée 24 heures avant cette journée d’action. Au mieux, leur système de retraite sera concerné à partir de 2018. C’est évidemment une annonce tactique pour essayer de contenir tout mouvement chez les cheminots ou les conducteurs de métro, eux qui donnent le plus de visibilité aux grèves. Au risque de brouiller le message d’une réforme qui veut affirmer un principe d’équité. Cela s’appelle acheter la paix sociale… ».
En juin 2010, Pawel, rédacteur du journal Révolution Internationale, décrit très lucidement comment allait être préparée la conclusion finale par nos « ennemis de l’intérieur » au détriment de la classe ouvrière : « Le gouvernement et les syndicats ont travaillé ensemble contre la classe ouvrière : « Depuis le début, la réforme des retraites nous est présentée comme une fatalité, une nécessité incontournable pour “sauver le régime par répartition”. Le gouvernement, les partis de droite comme de gauche, les médias, les experts économiques…, tous répètent en chœur que le déficit est insoutenable, que le déséquilibre actifs/retraités est un vrai problème, que “l’espérance de vie s’allongeant, il est bien normal de travailler plus longtemps”, etc. Les désaccords, feints, ne tournent que sur la forme: à quelle date va être prise la décision finale ? Comment les “négociations” avec les syndicats sont-elles menées? Le patronat va-t-il être aussi mis un peu à contribution…? Mais le résultat est toujours le même: les ouvriers vont devoir travailler plus longtemps et, surtout, se contenter de pensions plus faibles. La bourgeoisie cherche ici à distiller un sentiment de résignation. En effet, pourquoi lutter s’il n’y a aucune alternative ? Cette tactique est pour l’instant une réussite. Les quelques manifestations d’avril et mai n’ont été ni massives ni combatives. Il faut dire que les syndicats n’ont pas hésité à relayer de toute leur force, à leur façon, la campagne idéologique. Ils ont appuyé sans cesse, eux aussi, sur l’aspect inéluctable de la réforme des retraites, détournant la colère ouvrière sur des aménagements de la réforme prétendument plus humains. Tel est le message à peine caché des gesticulations des Thibault, Chérèque et consorts, quand ils se plaignent: “Le gouvernement n’est pas suffisamment dans la négociation”, “il a déjà pris ses décisions”, “le projet est en fait déjà arrêté”… Autrement dit, pas besoin de lutter, les jeux sont faits ! Contentons-nous des miettes que l’Etat voudra bien concéder ! D’ailleurs, quels “aménagements” souhaitent les centrales syndicales ? La prise en compte de la pénibilité de certains travails ou la longévité des carrières pour ceux qui sont rentrés dans la vie active très jeunes ! Quand tous les ouvriers sont brutalement attaqués, les syndicats ne proposent pas une réponse massive et unie mais “la prise en compte des spécificités sectorielles”. Quel meilleur moyen pour diviser ? Quel meilleur moyen pour emmener les ouvriers à la défaite, paquet par paquet, entreprise par entreprise, secteur par secteur ? En 1995, le privé était attaqué. En 2003, c’était autour des fonctionnaires et en 2007, des régimes spéciaux. Aujourd’hui, les syndicats osent nous refaire le coup des “spécificités sectorielles” et de la négociation branche par branche ! Ce n’est pas un hasard si le gouvernement a, à la veille de la manifestation du 27 mai, annoncé que certains régimes spéciaux subsistants seraient épargnés par cette nouvelle réforme. Il a ainsi enfoncé le clou de la division tenu par les syndicats. C’est à un véritable exercice de duettiste auquel nous assistons une fois de plus! La réforme des retraites va certainement passer cet été sans que notre classe soit capable d’y opposer une lutte unie et massive pourtant si nécessaire. Et la Nième manifestation-ballade promise le 24 juin prochain n’y changera rien si nous n’en changeons pas la nature. Cela dit, le travail de sape des syndicats, leur collaboration claire et nette avec le gouvernement contre les travailleurs doivent au moins servir à la prise de conscience de leur rôle véritable. Dans les luttes futures, qui viendront inévitablement, les ouvriers ne devront accorder aucune confiance à ces “ennemis de l’intérieur”. Ils devront prendre entre leurs propres mains l’organisation de leurs grèves et de leurs manifestations ».
L’article avait raison d’en référer à l’ancienneté de l’attaque de l’Etat et à la vieille compromission de la CFDT, suivie par les autres centrales syndicales, résumé des corridas syndicales successives et des courses de taureaux :
- 2003 : le bonze Cherèque signe un premier chèque en blanc contre les retraites (entrainant de nombreux départ de son syndicat) ;
- 2007 : attaque contre les retraites SNCF, le 17 novembre signature en catimini de Thibault à son tour, mais pour la CGT, le 21 novembre les chefs Thibault et Cherèque sont chassés des cortèges :
- 2008 : attaque contre la retraite à Air France ;
- 2009 : journées d’action le 29 janvier, le 19 mars, en mai et juin, puis en septembre le 7 et le 23 + programmation pour les 2 et 12 octobre

LA MULETA SYNDICALE DE SARKOZY

On peut comprendre ce long dimanche de fiançailles de la bourgeoisie et de ses syndicats par la précaution de prendre son temps pour faire avaler l’énorme pilule à la population prolétarienne, pour ne pas dire grossièrement qu’il fallait pas mal de vaseline pour faire rentrer le suppositoire. Le temps ne fait rien à l’affaire, disait Brassens pour la connerie. Il ne s’agit pas de nier ni de mépriser la colère des « salariés » ici, elle est réelle et indiscutable, mais en psychologie moderne chacun sait qu’une colère peut avoir du mal à s’exprimer, que l’excessif est bien souvent futile et qu’on peut la dévier…
Le gouvernement est un salaud, personne n’en doute, il est au service de la bourgeoisie, mais seul, de sa propre autorité, pouvait-elle faire passer d’un coup d’un seul la principale attaque contre le prolétariat depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale ? Non, reconnaît n’importe quel prolétaire conscient, vacciné et pas encore atteint par la maladie de la mémoire. Mais cela ne suffit pas à ce qu’il débouche sur une compréhension du rôle des acteurs dans la manipulation étatique, ni à ce qu’il identifie nos faux-amis. Ainsi, critiquer les syndicats est apparu et continue d’apparaître incongru, inconvenant à tout ce qui occupe ponctuellement le haut du pavé. Me mêlant de faire savoir mon opinion dans divers forums sur la Toile, notamment sur le site de « Libération », j’ai été frappé par la hargne qui surgissait chez la plupart de mes contradicteurs anonymes, qui ne mettent même pas leur photo comme moi. Je fus souvent traité de « umpiste », d’envoyé du « fhaine », de « fonctionnaire du clavier », etc. Une folle, Sophia Thor me poursuivit longtemps de ses invectives parce que je m’étais moqué de son « mot d’ordre » : « Une fois la bataille commencée, même lancée par les généraux, tu doit te mettre en ordre de bataille au risque d’apparaître comme un traître ». Complètement indifférent aux injonctions de tous les sergents recruteurs du syndicalisme officiel ou gauchiste complémentaire, je dois dire que je finissais par me demander pourtant si ce n’était pas moi qui délirais, qui était « hors jeu » dans un monde bizarre. Sur le site du Figaro, les bourgeois soutenaient globalement le gouvernement, avec une certaine compassion toutefois pour la façon dont les syndicats mènent par le bout du nez les prolétaires en temps de corrida syndicale – en tout cas sous forme de muleta - et sans que le toreador Sarkozy ne soit éraflé par un coup de corne du taureau prolétarien, quoique le taureau prolétarien ne soit pas forcément celui pour lequel on penche. Pratiquement nulle part, depuis au moins le mois de mai je ne trouvais une seule critique de la longue tactique d’épuisement du taureau prolétarien dans la presse bourgeoise courante et sur le web. Rien dans les sites gauchistes Médiapart, Rue 89, Bellaciao, Betapolitique, La Bataille Socialiste, etc. Rien chez les souverainistes de Marianne, rien chez les grands bobos du Nouvel Obs… Rien bien entendu sur les sites des sectes trotskiennes – NPA, LO et POI – suivistes en diable à chaque organisation de corrida. Inquiet pour moi-même et mes facultés mémorielles, je décidai donc d’aller enquêter plus profondément sur le web puisqu’au travail ou dans les quartiers ne sont pas autorisées AG ni thèmes sociaux dans les médiathèques. Pour mon plus grand plaisir je ne devais pas tarder à me rendre compte que je n’étais pas seul à refuser de foncer sur la muleta de Sarkozy, qui protège si bien le toréador, et parmi les plus lucides pour relativiser les coups de banderilles une fois le taureau prolétarien à terre. Mais les premières critiques n’apparaissent en général que début septembre succédant à l’effet soporifique des vacances alors que j’avais dénoncé les corridas syndicales depuis le début de l’année.
De Lorient, celui-là s’interroge après le 7 septembre sur un curieux manque de dynamisme dans les manifs : « « Je cherche sans résultat sur le site d'@si des commentaires sur les manifestations du 4 septembre, 140ème anniversaire de la république, réaction à la politique sécuritaire et aux expulsions : comme dans la presse, on ne parle que du 7 et des retraites. Elle était appelée par 50 organisations et syndicats : le résultat 77 000 / 120 000 annoncés pour la France entière avec un grand nombre de villes participantes, c'est dérisoire. Aucun battage médiatique, rapidement annoncé sur FInter. vu la façon dont l'info a circulé, on aurait presque dit une manif clandestine des années 70, la vie en moins, avec les gens sur le bord du trottoir (très peu nombreux) - à Lorient en tout cas - qui demandaient "c'est pour quoi ?"les fondamentaux seraient-ils moins vitaux que les acquis sociaux ? (sans minimiser ces derniers) seraient-ils moins un enjeu de société ? Je m'inquiète, et du coup, j'ai refusé de participer à la manif du 7, et les réactions des syndicats style "cuisine" sont-elles donc si étonnantes ? ».

Sur Indymédia, toujours début septembre, il semble que de vieux militants du maximalisme révolutionnaire soient toujours en avance face à la préparation et popularisation des corridas syndicales : « Le 9 septembre, Vieux Sympathisant de la Gauche communiste internationaliste écrit : « Il est intéressant de voir que le premier commentaire de M.Bardet essaie de nous mixer ce qu’est une authentique activité prolétarienne - constitution d’AG ouvertes sur la base de la volonté de lutter, discussions en AG, décisions, délégations avec mandat impératif et élus révocables à tout instant - en même temps qu’il vient nous dire que le syndicat est un outil pour cela, alors que les syndicats sont COMPLÈTEMENT CONTRE ce genre d’activité ! Une AG où les syndicats s’effacent devant les salariés ? Où ça ? Sur la planète Mars ? Dès qu’on essaie de poser la question de l’élargissement de la lutte, du caractère souverain de l’AG, de son ouverture aux autres salariés afin d’unifier les mots d’ordre, on a immédiatement droit à un tir de barrage des syndicats, allant jusqu’au sabotage de l’AG s’il le faut, et à l’éjection des « fouteurs de merde » si c’est possible ! Et c’est parfaitement LOGIQUE : le syndicat est un organe corporatiste, et partout les syndicats officiels ont été intégrés à l’appareil d’État, qui les finance et leur donne leur légitimité. C’est bien pourquoi d’ailleurs ils existent encore en France en syndiquant une infime partie des salariés ! Le syndicalisme fonctionne sur une logique de métiers, autrement dit de division de la classe ouvrière ; le fait qu’il y ait plusieurs officines syndicales en France ne fait que renforcer cette division artificielle, et JAMAIS les syndicats ne peuvent mettre en avant les besoins POLITIQUES de la lutte, autrement dit la nécessité de s’unir derrière les mêmes revendications pour faire corps face à la bourgeoisie : c’est contre leur nature. Par conséquent, ce ne sont pas les syndicats qui sont « pourris », c’est la LOGIQUE SYNDICALE qui ne peut que mener à la défaite ; pour gagner, la classe ouvrière devra démolir le syndicalisme, qui n’est qu’une idéologie de division. Un outil, les syndicats ? Oui : celui du sabotage et de la division des luttes, un outil de la bourgeoisie ! Les syndicats ne nous trahissent pas : on ne trahit qu’une fois, et en ce qui les concerne, c’est fait depuis longtemps !Quant à nous dire que « toute lutte sociale, même la "révolution", passera par des compromis temporaires avec des forces réformistes, voire réactionnaires », ce que « l’histoire nous rappelle à chaque épisode », j’aimerais bien savoir de quelle « révolution » on nous parle, et de quelle « histoire » il s’agit ! S’il est bien une chose que toute l’histoire du mouvement ouvrier montre, c’est que la classe ouvrière doit conserver son AUTONOMIE POLITIQUE vis-à-vis de toutes les forces qui lui sont hostiles si elle veut l’emporter !Je vais pour finir me payer un procès d’intention : connaissant la tradition politique dont se réclame M. Bardet, je vais me permettre de lui demander de quelle « révolution » il se revendique exactement… ».
Le sergent recruteur syndicaliste Bardet monte sur ses grands chevaux et dénonce des « charognards »: « bah, l’argument de la secte CCI et du VSGCI, on le connait depuis longtemps : le syndicat est l’ennemi à abattre, en priorité. Les charognards, on les attendaient : ils ont quelque retard, mais ils sont là, au moins sur Indymédia. Parce que dans les manifestations, dans les boites, parmi les grévistes, c’est aux abonnés absents, sauf preuve du contraire. A quand une AG avec le CCI ?C’est curieux, mais j’avais invité le CCI a faire un débat dans ma boite. Ils ne sont jamais venus…Alors, je leur donne à nouveau l’adresse (c’est dans le tract) CARSAT NP 11 Allée Vauban 59662 Villeneuve d’Ascq, précision : métro ligne 1, arrêt Hôtel de Ville ; traverser V2, c’est le grand bâtiment rose, et il y a des panneaux ». Encore un qui veut qu’on tombe dans son… panneau.




RETRAITE BATAILLE TERMINEE ? MAIS LE CRETINISME SYNDICALISTE DOMINANT

C’est la question que pose le journaliste Daniel Schneidermann sur son blog début septembre et qui va faire venir les commentaires les plus pertinents. Le véloce journaliste est pris de court lui-même par la durée des corridas :
« Prochain rendez-vous, donc, le 23 septembre. Décidément, il doit me manquer des cases. Je n'y connais peut-être rien en négociation syndicale. Je ne suis pas peut-être pas spécialiste des tables rondes, avec "grain à moudre", "avancées", et arrière-pensées. Mais cette nouvelle journée d'action contre la réforme des retraites me laisse tout de même un goût curieux. Plus précisément, c'est sa date. Le 23 septembre ! C'est après le 15, après le 20. C'est loin, le 23. Deux semaines ! Il va s'en passer, des choses, en deux semaines. Retournez à vos petites affaires, chers manifestants batteurs de records, dont le nombre, la farouche mobilisation, la détermination sans faille, dans les villes et les villages, ont fait trembler le pouvoir, et impressionné jusqu'à Laurence Ferrari. Repliez les drapeaux rouges, d'un si bel effet au 20 Heures, retournez fièrement à vos bureaux, à vos ateliers, le devoir accompli. Poursuite de la bataille dans quinze jours...... ».
Ce premier vient témoigner qu’il n’a pas été au spectacle des corridas depuis le début et n’oublie pas de rappeler la division de la classe privé/public que chacun feint d’ignorer en défilant joyeusement: « La retraite à 67 ans a été approuvée et signée par les syndicats européens en 2000 à Lisbonne . Le reste n'est que littérature. D'après certains, entre Sarko et les syndicats, le deal initial, laissé comme point aveugle de toute cette négo, porte sur les régimes spéciaux, grands oubliés de la prochaine loi sur les retraites, oui, vous savez EDF qui coûte un paquet en retraite, la SNCF, et les autres, et donc on fait semblant de s'échauffer à la CFDT et à la CGT, mais on n'est pas farouche, quand le maître a déjà répondu aux desiderata des troupes de ces centrales syndicales. Parce que pour tout dire, c'est pas dans le privé qu'on vote pour ces syndicats, alors les retraites des salariés du privé, ils n'en ont que faire ».
Heureuse surprise pour le participant suivant : « Ah ben je ne m'attendais pas à lire ça. Mais entièrement d'accord gros foutage de gueule des syndicats, en tout cas des 2 "majoritaires" qui j'espère vont devenir tout pitipiti à force d'arrangements et de concessions au medef et consorts. On n'arrivera à rien si on ne continue pas à mettre la pression. y'a plus qu'à faire des manifs sauvages tout seuls toutes les semaines ». Cet autre agrée sur la trahison perpétuelle: « Bonne question!! Malheureusement je suis convaincue que les dirigeants syndicaux ne sont plus du tout au service ni à l'écoute de la rue. Bien au contraire!!! Ils ont passé des accords que nous ignorons (plus personnels que politique) et ne servent qu'à endiguer notre colère. Subtilement, en prétextant ceci ou cela, ils éteignent la flamme à chaque fois ». Les syndicats ne préparent que les défaites selon celui-ci : « C'est quand-même flagrant quand on voit que les seuls conflits réussis pour les ouvriers se passent toujours sans eux..!! Tant qu'on restera sous la coupe des vedettes syndicales qui ont chauffeur et tout ce qui suit, je pense que Sarkozi n'aura aucun souci à se faire ». Xavier Dumont prend la défense des syndicats, mais n’est pas complètemet aveugle en témoignant de l’absence de réelles AG : « Personnellement, ça fait un moment que je trouve les rendez-vous syndicaux un peu éloignés les uns des autres et que je serais partisan d'une bonne grève générale reconductible. Toutefois, je trouve un peu facile en l'occurrence de taper sur les syndicats. Discute un peu avec tes collègues de l'usine, Daniel, et tu verras s'ils sont si chauds que cela pour sacrifier encore 1/30eme de leur salaire, uniquement pour ne pas perdre ce qu'ils ont (et non pas gagner un plus...) Les syndicats, quoi qu'on en dise, ils n'existent que par leurs mandants et si les mandants ne sont pas demandant, c'est pas trop simple de partir sur la grande grève dont nous rêvons. Ceci dit, là où il faudrait s'étonner, c'est plutôt sur le fait que le mouvement est totalement verrouillé par les directions syndicales qui ont fait le choix de l'unité à tout prix. Le 7 septembre il n'y a pas eu d'Assemblées Générales, tout était suspendu à la réunion du 8. Au total, je serais beaucoup moins sévère que toi sur la décision prise et je pense que tu te goures complètement en pensant que les syndicats ont mis une croix sur les 60 ans car au contraire c'est le minimum à obtenir. Certains sont prêts à un Chérèque en blanc sur la durée de cotisation pourvu qu'on maintienne l'âge légal, alors là dessus, même les mous vont s'accrocher. En conclusion, Bravo quand même pour tes appels au peuple, ça ne peut faire de mal ».

Pour JF Launay ce "Chérèque" en blanc est indigne et il met au pied du mur les jusqu’auboutistes révolutionnaires : « La CFDT défend une conception du syndicalisme qui n'est pas la vôtre (pour autant que vous en ayez une). En l'occurrence Chérèque dit ce que j'ai cru lire sous la plume de DS : seule compte la durée de cotisation (et déjà la barre des 60 ans défavorisait ceux qui ont commencé à 18 ans, avec apprentissage à 16 ans). Le recul de l'âge de la retraite à taux plein pénalisera lourdement les femmes (temps partiels non demandés, interruptions de carrière, etc.);. Certes se battre sur des points précis, c'est moins "romantique" que de clamer "grève générale" ! Et puisque les syndicats trahissent les travailleurs qu'est-ce qui empêche nos grands révolutionnaire méprisants de la lancer la "lutte finale" ! ».

Un chefaillon syndical, Ramber, s’en mêle et regrette la faiblesse du nombre de grévistes: « Très bonne analyse, 2,7 millions de personnes dans la rue, ce n'est pas 2,7 millions de grévistes ! La grève reconductible n'était pas totalement acquise dans l'esprit des salariés. Moi je fais partie des leaders syndicaux de mon entreprise publique en contact permanent avec les salariés. 2 syndicats ont déposé des préavis reconductibles dès le 7 septembre. Ce jour là 4 autres avait appelé à une journée de grève qui s'inscrivait dans le mouvement initié depuis le 23 mars. Près de 7 500 grévistes sur 28 300 prévus travaillant le 7 (en progression par rapport au 24 juin) et le 8, sur l'appel reconductible, seul 18 salariés étaient encore en grève. Trop de salariés dans notre pays n'étaient pas en grève le 7 (24 millions de salariés en France), en tout cas pas assez pour un conflit dur. Où se trouve le curseur qui permettra de démarrer un conflit illimité, je ne sais pas mais le niveau de mobilisation n'est pas suffisant, il a besoin de grossir et c'est en gagnant la bataille des idées que nous le faisons gonfler de mobilisation en mobilisation. Toutefois j'ai le sentiment que l'étape du 23 septembre sera décisive pour la suite et ce serait bien, pas le grand soir mais le tournant du bras de fer.(…). Les jeunes vont porter le mouvement dans les jours qui viennent et ça, ça ferait bien mettre en difficulté Sarko et Fillon ».

C’est facile de tirer sur les syndicats s’indigne le suivant : « Oui j'ai lu et alors ? Sarko et sa bande doivent se frotter les mains. Se découvrir des amis intimes chez les syndicalistes de la CGT selon un blog plébiscité par le magazine Challenges (le journal des ouvriers c'est bien connu). Si c'est être de gauche que de tirer à boulet rouge sur les seuls contres pouvoirs, les syndicats, qu'il y a actuellement dans ce pays. On arrête de revendiquer et on adhère tous à l'UMP. Ciao viva. Citation: Si c'est être de gauche que de tirez à boulet rouge sur les seuls contres pouvoirs, les syndicats, qu'il y a actuellement dans ce pays. On arrête de revendiquer et on adhère tous à l'UMP ».

Un autre, plus intelligent, lui répond immédiatement mais reste ficelé dans le crétinisme syndicaliste: « Il ne s'agit pas de tirer à boulets rouges sur les contre pouvoirs, il s'agit d'étudier la situation de la manière la plus lucide possible pour comprendre que les contre pouvoirs (syndicats, opposition politique et médias entre autres) ne jouent plus leur rôle. Il s'agit de constater les faits et de prendre acte de la preuve de la "complicité avec le gouvernement pour empêcher que la contestation ne prenne trop d’ampleur". Il s'agit simplement de comprendre que les syndicats considèrent la base comme illégitime pour s'exprimer publiquement un jour de grève et que surtout ils considèrent qu'ils sont les interlocuteurs légaux du gouvernement et que donc la base doit fermer sa gueule ou en tout cas que son avis ne doit pas peser sur les revendications de l'intersyndicale. Il s'agit de comprendre que si on veut avoir une chance de gagner il faut dès à présent commencer à déborder les syndicats en exigeant le retrait dans les AG et sur des pancartes dans la rue. Car une chose est sûre, quand les manifestants hurlent "retrait, retrait" la plateforme descendue par l'ascenseur stalinien n'existe plus, le problème c'est que dans les bureaux du ministère....c'est une autre paire de manches, voilà ce qu'il s'agit de comprendre. Une fois que je tenais ce discours au secrétaire départemental de mon syndicat voici ce qu'il me répondit: "toi tu es un idéaliste, moi ce qui m'importe avant tout c'est d'assurer la pérennité de l'appareil" le problème le voilà bien résumé dans cette phrase me semble-t-il, non? On arrête pas de revendiquer, on n’adhère pas à l'UMP. Y a pas besoin d'adhérer quelque part, on prend juste notre destin en main, on se met en grève illimitée et on exige le retrait en faisant fi de la plateforme syndicale, on se fie à la portion du peuple réunie en assemblée générale souveraine, qui fixe la plateforme revendicative de la base avec vote démocratique, c'est la seule méthode qui vaille, et les syndicats, leur rôle c'est de permettre à ce fonctionnement de se dérouler de la manière la plus démocratique possible au lieu de verrouiller honteusement les débats, les plateformes et le droit d'expression au micro pendant une manif ».

Sophie Hancart, membre d’une secte néo-trotskienne vient témoigner contre le sabotage syndical en invoquant ses gourous : « Voyez ce qui se passe un peu partout en Europe au niveau des luttes sociales ! Je cite : L'évolution droitière des syndicats provient de traits fonciers inhérents à cette forme d'organisation. Dans sa conférence "Marxisme et syndicats", le président du Comité de rédaction international du World Socialist WebSite, David North, disait : »…. Comme Gramsci l'a dit, "Les syndicats représentent la légalité, et doivent viser à ce que leurs membres la respectent". Défendre la légalité implique qu'il faut supprimer la lutte de classe. Et cela signifie, par le fait même, que les syndicats s'enlèvent en fin de compte la possibilité d'atteindre même les plus modestes objectifs qu'ils se donnent officiellement. C'est là la contradiction dans laquelle le syndicalisme s'empêtre. » Il faut que les travailleurs rompent avec ces organisations réactionnaires et d'une autre époque et construisent des organisations de lutte nouvelles, véritablement populaires et démocratiques. Cette réforme scélérate et l'occasion formidable qu'elle représentait pour affronter enfin ce gouvernement tombe désormais à plat : preuve est faite que les syndicats n'œuvrent pas pour ceux qu'ils sont censés défendre, mais collaborent avec le gouvernement. Grâce à ces imposteurs illégitimes, faute de jouer leur rôle de locomotive sociale, la réforme passera sans encombre ! Appeler à une grève générale et une manifestation nationale le 23 septembre alors que le projet de loi sera déjà voté le 15 par les députés (majorité de droite) est une véritable trahison. C'est d'ici au 15 septembre qu'il aurait fallu amplifier la mobilisation, d'autant plus que les Français ont répondu massivement à l'appel du 7 et sont sur les starting-blocks. Seule la peur de la rue et la paralysie économique engendrée fait reculer nos dirigeants. Alors oui, c'est dur de faire grève à cause de la crise : mais demain sera mille fois pire si on ne fait rien aujourd'hui. C'est maintenant ou jamais ! Hélas, le 23 septembre, l'affaire sera entendue et les gesticulations vaines. Sauf si l'étincelle jailli d'ailleurs.
Plus jamais je ne ferai confiance aux syndicats, c'est terminé ».
Pour Jérôme F. Internet est la solution: «…Vous mettez la CGT et SUD dans le lot? Les objectifs des syndicats ne sont pas la révolution, mais l'amélioration des conditions de travail des salariés. Vous trouvez ça condamnable? [quote=le projet de loi sera déjà voté le 15] oui, mais ce n'est que le premier vote. Il y en a un deuxième au sénat. C'est pas des grèves avec des préavis et des leaders syndicaux avec voiture et chauffeurs qu'il faut, c'est pas près de changer à ce train-là, c'est une flash-mob ou une grève Facebook pour demain matin! ».

Le naïf Picchio est : « un peu effaré de lire certaines contre-vérités ou certains fantasmes concernant des syndicalistes qui feraient leurs petits arrangements avec le gouvernement. Comment peut-on croire une chose pareille ? Concernant le week-end, je suis d'accord avec ce qui a été dit précédemment : les gens, quelle que soit la cause à défendre, privilégient leur temps de repos pour rester en famille... Enfin, si les syndicalistes ont attendu si longtemps c'est tout simplement parce que les travailleurs du secteur des transports ont des délais à respecter. Il n'était pas possible pour eux d'avancer la date d'une prochaine grève. Quant à FO et Solidaires, ils ont refusé de signer le texte commun de l'intersyndicale mais déclarent pouvoir le faire prochainement sinon participer aux prochaines manifestations ».

Crème de canard : « Prochain rendez-vous, donc, le 23 septembre. Décidément, il doit me manquer des cases. Je n'y connais peut-être rien en négociation syndicale. Je ne suis pas peut-être pas spécialiste des tables rondes, avec "grain à moudre", "avancées", et arrière-pensées. Mais cette nouvelle journée d'action contre la réforme des retraites me laisse tout de même un goût curieux. (…) je me souviens de mes 2 grosses grèves reconductibles de plusieurs semaines, je n'ai jamais compris pourquoi on arrêtait les AG et les manifestations pendant les vacances scolaires. Y avait pourtant une flopée de collègues qui nous disaient « je peux pas faire grève mais je vous soutiens à fond »… ben pendant les vacances c'était l'occase de venir sans perdre de salaire. Pendant ces 2 périodes, moi j'ai sacrifié, mes nuits, mes weekends et mes vacances pour la lutte, à ma connaissance j'étais le seul en ce qui concerne les vacances ».

Une brave syndicaliste Flore Brunel se glisse sur le forum pour débiter sa vieille croyance et supputer une infiltration de souris « umpistes »: « C’est la première fois que j'écris sur un forum, je n'ai peut être pas les "codes" mais j'ai juste envie de réagir à cet article en ce sens: - la grève générale c'est quoi? C’est quand les organisations syndicales posent des préavis ou appellent à la grève dans tous les secteurs d'activité ET que les salariés se mettent en grève... pour le 7, si le mécontentement avait été assez fort dans toutes les entreprises, nous aurions pu assister à une grève générale - dans beaucoup de secteurs d'activité, la mise en grève est assujettie au dépôt d'un préavis de grève qui impose un délai de 15 jours entre les dépôts et le jour de la grève (période de négociation) - les syndicats sont peut être trop mous mais ils sont élus par les salariés, il y a assez de tendances dans le paysage syndical pour que chaque salarié puisse faire son choix... en votant (élections prudhommales) pour la CFDT, CGT, SOLIDAIRE... on choisit son syndicalisme et donc la manière dont on va être représentés. En sachant que Sarko avait comme projet la réforme des retraites, pourquoi aux dernières élections les salariés n'ont ils pas voté en masse pour des syndicats plus "durs"? Je me demande aussi si les gens qui râlent après les syndicats trop mou ne sont pas les mêmes qui râlent contre les grèves dans les transports ou à l'éducation nationale... Ce qui fait plier l'état dans les mouvements sociaux, c'est pas la stratégie, c'est le nombre de grévistes ou de manifestants. C’est pas parce qu'on décrète une grève reconductible que le gouvernement va flancher, c'est si ces mouvement (grèves, manifs...) sont suivis par beaucoup de monde ».

Danivance interpelle gentiment et croit que les chefs syndicaux attendent de recevoir une poussée fraternelle de leurs troupes : « Cher Daniel Schneidermann, vous dîtes : Donc, autant dire que les 60 ans (et 65 ans à taux plein), les syndicats font une croix dessus .N’est ce pas aller un peu vite en besogne? Ils attendent que la base se durcisse. Une grève générale reconductible et bloquante viendra de la base, elle ne peut pas être décrétée par les grands chefs des syndicats. Si le nombre des manifestants augmente à la prochaine manif, avec de nouvelles catégories de grévistes (+ de privé, lycée, fac, routiers, etc.) nous y arriverons sans peine. Peut être que les patrons des centrales syndicales vont se contenter des miettes que va donner le gouvernement, mais si nous restons dans la rue, ils seront bien obligés de retourner négocier. Car c’est vrai, c’est la seule façon de faire reculer NS qui n’osera pas faire donner le canon contre le peuple ».

Le sergent recruteur syndical JF Launay tente de faire de l’humour contre les accusateurs des syndicats : « Mais c'est bien sûr, les affreuses directions syndicales - en fait complices du pouvoir (Chérèque, Mailly et Thibault, c'est bien connu, ont leur rond de serviette à l'Elysée) - trahissent une fois de plus le grand élan vers la grève générale ! Xiéme version du grand air poujadiste du "Tous pourris"... sauf NPA ? SUD ? Méchanlon ? (cochez la bonne réponse) Sauf que, ]il ne suffit pas de sauter comme un cabri sur son siège en criant "grève générale", "grève générale", "grève générale" pour qu'elle se déclenche ! Le succès - à l'appel des syndicats unis - du 7 septembre ne doit pas masquer que les arrêts de travail n'ont pas été massifs dans le secteur privé. Cela peut se comprendre d'ailleurs, sauf pour les "yakas" et autres "fauquon", en cette période de vaches maigres. Les syndicats qui ont - plus sans doute que les grands chantres de la lutte finale - des remontées de leurs sections d'entreprises, peut-être par excès de pusillanimité, ne veulent pas risquer de perdre tout le bénéfice des journées d'action » .

Une autre responsable syndicale vient épauler Launay – elle porte un nom bizarre – Dubitative ignore « L’argent noir des syndicats », et témoigne de la dure tache de recruteuse syndicale, prodigue ses conseils et confirme qu’elle est dans le camp de ceux qui veulent tout contrôler: « Dans ma modeste place de responsable syndicale (achetée, molle, indifférente, prête à toutes les compromissions, etc...), je peux vous dire que c'est du boulot d'organiser une grève, les assemblées générales de personnel, les diffusions de tracts là où on a un syndicat, plus celles où il n'y en a pas, plus les carrefours, les gares, convaincre une majorité, expliquer encore et encore, parce que tout le monde n'a pas internet, et beaucoup de salariés s'informent encore uniquement par la télé. Sans compter les réunions avec le patron (parce que même si c'est les retraites, faut aussi s'occuper de machin en CDD qui a son contrat non renouvelé, des accidents du travail, des revendications quotidiennes des salariés, les conflits pour les salaires, etc...). ça me fait toujours rire jaune ces commentaires sur les syndicalistes, c'est à mille lieux de ce qu'on vit. Quant à l'attitude des directions syndicales, vous avez deux façons de faire : soit vous décidez grève générale le tant, style FO le 15 juin (journée d'action mémorable) soit vous demandez à vos responsables syndicats dans les boites, dans les territoires comment ils voient l'action. Nous on a organisé des AG le 8 pour demander aux salariés qui nous ont élus ce qu'ils en pensaient, vous croyez qu'ils étaient nombreux pour vouloir une grève générale ??? C'est toujours facile de dire que l'ennemi ce sont les syndicalistes et non le medef et le gouvernement, comme disait je ne sais plus qui, ce sont des alliés objectifs du patronat qui ont cette attitude. Pour finir, si on était plus nombreux à se bouger, (pour de vrai au contact des vrais gens qui travaillent) peut-être que ce serait plus facile pour multiplier les journées d'action. Samedi mobilisation moins forte. J'avais oublié, le samedi, j'ai participé à de nombreuses journées d'action des samedis (c'est souvent l'idée de la CFDT), ce qu'on voit (sauf 2 exceptions en 1995 et 2003 et après plusieurs journées de grèves) c'est que les mobilisations sont TOUJOURS MOINS FORTES, toujours. Ce qui m'étonne moi aussi mais qui se répète années après année... et ça n'a rien avoir avec la volonté de tout contrôler, parce que nous aussi militants syndicaux nous perdons de l'argent en cas de grève, et nous en perdons souvent beaucoup parce qu'on fait toutes les grèves, nous, et qu'on ne cherche pas d'excuse bidon (trop d'unité, pas assez, reconductif, pas reconductif) pour agir.
J'avais oublié une information importante : la prochaine journée d'action c'est le 15 septembre, les syndicats n'appellent pas à des grèves mais à des actions en direction des députés. Dans mon département, ce sera des piques niques devant les permanences de nos députés : comme ça même les salariés qui ne peuvent pas faire grève peuvent venir (entre midi et deux pendant la pause), ceux qui veulent faire grève peuvent le faire, des préavis sont déposés dans la fonction publique. Donc vous avez le choix : continuer à ne rien faire en critiquant ceux qui agissent ou venir tous "déborder les directions syndicales".

Crème de canard envoie Dubitative dans les cordes et s’appuie sur sa fiche des RG: « Et ben oui de toutes façons depuis 68 toutes les victoires ont été obtenues en débordant les directions syndicales, c'est de l'histoire ! Maintenant certains peuvent hurler au poujadisme en gras en gros et en rouge, ça ne changera rien aux faits, il y avait le bon syndicalisme de papa d'avant 2000 et le syndicalisme moderne d'après 2000, et ça, ceux qui écrivent en gras, en gros et en rouge, ils semblent l'ignorer et parlent encore du syndicalisme au siècle dernier. Ca me fait penser à ces vieux croûtons qui en sont encore à la critique du fordisme, il faut laisser ce qui a précédé le milieu des années à de côté, ce monde là est révolu.….dommage que votre esprit fin n'ait pas de lui même fait la différence entre le début du siècle dernier avec l'allusion au fordisme et la fin du siècle dernier avec l'allusion à 68. Je note que vous évitez soigneusement d'aborder le fond, c'est à dire la réalité du syndicalisme français moderne, et les indices semés au cours de l'histoire récente par quelques "victoires" populaires comme mai68, ou loi Devaquet en 86, ou le CEP en 2006 mais il y en a d'autres, des mouvements qui se sont fait sans ou contre les syndicats, et qui ont débouché sur des victoires non sans que quelques citoyens le payent de leur vie, ou d'une main ou bien d'un oeil. Quand à votre accusation, comme si j'étais un militant de chambre alors que dans ma ville on me surnomme le gréviste professionnel elle est plutôt risible. Allez donc consulter ma fiche chez les RG elle est assez fournie, nul doute que de votre côté vous êtes plutôt du genre à donner des informations sur les gens comme moi à l'officier des RG qui ne manquait pas de vous appeler chaque jour de grève lorsque vous étiez chef d'établissement, vous savez comme moi qu'il vous demandait le nom des leaders de la contestation dans votre établissement lorsqu'il y avait des mouvements de grève reconductible ».

Fin septembre, on trouve sur le site de l’Express des commentaires peu amènes sur le long sabotage syndical. Guyhenri - 23/09/2010 18:08:58, écrit : « Allez le cortège funèbre a attiré du monde ce matin mais bon c'est fini.....Nous serons pauvres et vieux pour ceux qui auront travaillé sans période de chômage et très pauvres en vivant moins vieux pour ceux avec des périodes de chômage..... Les syndicats ne sont que des collaborateurs, la gauche et la gauche de la gauche se positionnent déjà pour 2012.... On nous dit "Y a pas d'autres solutions" ben oui comment voulez vous que les riches deviennent plus riches si on file l'argent aux pauvres ? L'équation est simple en réalité car tout cela est une question de système, aujourd'hui le néolibéralisme est le plus fort le mieux adapté à la lutte et celui qui sait le mieux imposé ses idées. AH camarade travailleur qui était en grève ce matin pour retourner bien vite au boulot cet après midi . Belle vision de l'avenir Camarade. Et merci à nos zamis des syndicats qui trahissent depuis plus de 30 ans Le gouvernement sait bien qu'en face les "courageux "défenseurs syndiqués n'iront jamais à la grève générale illimitée pour obtenir un retrait de ce projet de réforme des retraites. C'est du velours pour nos camarades capitalistes. Personnellement, je serais un grand "capitaine" d'industrie ou multimilliardaire je me dirais comme ça que les veaux, on les laisse digérer cette réforme, puis ensuite on dézingue ce truc qui nous emmerde et qui s'appelle SMIC, on fait disparaître la 5ème semaine de congés payés (comme le lundi de Pentecôte) et on revient aux 40 heures pour une question de compétitivité avant de demander aux survivants des plans de licenciement de travailler 48H par semaine sous peine de mauvais esprit d'entreprise ».
Epi97, en remet une couche contre l’hypocrisie régnante: « Tous ces syndicalistes et le PS qui jouent au chat et la souris tout en sachant une évidence (à moins que les autres pays soient des débiles) que cette réforme est faite pour sauver le système, tout le reste est démagogique, chacun cherche à se faire reconduire dans son mandat sur fond de combativité et recul du gouvernement. Pour ma part je pense que le gouvernement devrait adopter toutes les propositions des syndicats et du PS en stipulant que ce sont eux qui régleront le problème, ainsi personne ne pourra se cacher derrière son petit doigt!!
Beaucoup supputent, un possible durcissement à la mi-octobre mais sans vraiment y croire. Ils sont ainsi le reflet de la démoralisation recherchée par la stratégie d’usure des appareils d’encadrement passés de 8% dans la statistique à 100 % dans les rues…
Toujours sur le site de L’Express, Rheteur9, hésitant sur la corruption syndicale, a dit : « Salut Mathieu, Le but est plutôt de temporiser mais surtout de casser le mouvement. En gros le jeu des syndicats, c'est : protester oui mais pas trop quand même! Car, ils finissent toujours (sauf CGT) par signer les textes en faisant semblant d'avoir batailler pour obtenir des avancées... Le "pouvoir" sait, depuis 2003, qu'il est plus astucieux de laisser s'organiser une protestation en "négociant" des petits trucs de rien au final. "Manifester OUI mais pas touche au coeur de la "réforme"" pourrait être le slogan UMP. Ils le disent d'ailleurs à chaque "réformes" : pas touche au coeur, on ne revient pas sur l'essentiel....! Ce qui primo témoigne d'une certaine vision de la démocratie mais qui également force les organisations syndicales à se positionner. Soit elles veulent rester dans "jeu politique" et du coup composent en encadrant la révolte et ne touchent pas à l'essence du projet, soit, elles refusent ce rôle et dans ce cas tout devient possible..... "ensemble tout devient possible".... tiens, ça me rappelle quelqu'un ça! »

Madiapart semble s’ouvrir fin septembre à une éventuelle critique non des syndicats mais de leurs stratégies d’égarement, et publie un article d’un auteur qui d’abord analyse impitoyablement le déroulement des corridas syndicales puis espère que les syndicats puissent retrouver leur virginité, et enfin s’interroge sur le suivisme qui a présidé à toutes ces festivités depuis des mois :
« CHACUN SON TOUR ! SABRONS LES SYNDICATS.
Bon, maintenant que j'ai sabré les gauchistes, je vais pouvoir m'attaquer à nos syndicats, parce que vraiment, là, ils font forts. Alors que ces organisations sont parvenues à mobiliser rapidement et massivement les Français à deux semaines d'intervalle, voilà que les organisations représentatives sont en train de temporiser et de faire retomber le soufflé. Quelles actions à venir ? D'abord, une manifestation un samedi. Il s'agit, à priori, de pousser des gens qui ne font pas grève à se joindre aux cortèges. Cependant, en général, ces manifestations de week-end marchent moins bien que celles de semaine lorsqu'elles arrivent au milieu d'un mouvement, tout simplement parce qu'elles ne sont pas un signe fort de conflit. Un samedi, la majorité des manifestants ne font pas grève et estiment donc qu'il s'agit d'un acte moins marquant qu'une manifestation en semaine. Ensuite, on laisse passer dix jours et on remet une journée de grève sur le tapis, alors que le projet de loi arrivera en séance au Sénat. Or, nous savons déjà, grâce à des fuites bien informées que les propositions de Gérard Larcher, qui voulait que le gouvernement cède sur la limite de 67 ans et revienne à 65 ans, ont été rejetées en bloc par le gouvernement. Le Sénat ne fera donc rien à priori, à moins d'un mouvement de fronde des sénateurs dont on peut tout de même douter sur un projet aussi médiatique. Au lendemain du 23, le Premier ministre a dit "non" aux manifestants. Soit. Il se tient ainsi à sa doctrine du "ce n'est pas la rue qui gouverne", accédant ainsi à l'idée que les manifestants sont une minorité dont il ne faut absolument pas tenir compte. Or, le jour précédent, le président de la République a tenté de faire passer l'idée d'un affaiblissement du mouvement, preuve que celui-ci intéresse tout de même nos dirigeants.
Clairement, maintenant, les syndicats ont deux solutions claires. Soit ils tentent d'enterrer le mouvement parce qu'ils considèrent qu'il ne prendra pas. Il semble bien que ce soit la stratégie choisie, en reconvoquant les grévistes à deux dates assez éloignées les unes des autres. Soit ils tentent de lancer une grève générale. Or, il faut bien constater une chose. Depuis le début des années 1980, les syndicats français ne lancent jamais un appel pareil et cherchent systématiquement à encadrer le mouvement social et à le juguler au maximum. Les droitiers voient les syndicats comme l'incarnation du mal, mais ils se trompent ! Ils sont au contraire les alliés objectifs des réformes engagées par les gouvernements successifs. Les quelques mouvements qui sont parvenus à faire craquer des gouvernements ces dernières années (je pense à 1995 et à 2006 contre le CPE) sont partis essentiellement de la base, les syndicats suivant les militants. Par contre, un exemple de mouvement ayant échoué lamentablement à cause de syndicats trop timorés est celui de 2003, la CGT et la CFDT ayant décidé de lâcher l'Education en rase campagne et de laisser passer la loi Fillon sur les retraites. (…) depuis le début la CGT semble temporiser, refuse d'appeler au retrait du projet, se contente de manifestations ponctuelles et semble se préparer à enterrer le mouvement. Je me demande bien ce qui se passe à la base, dans les sections CGT. S'agit-il d'une stratégie partagée par les militants ? »

Dans les commentaires, pour « Hêtre », le 21 septembre, «Que syndicats et partis de gauche soient prêts à trahir, une fois encore, les gens qui leur auront, pour d'obscures raisons, fait confiance, voilà qui ne fait guère de doute. Combien de milliers de gens dans les rues pour, dans le meilleur des cas, une toute petite chose, une négociation, qui verra les riches, à travers l'Etat qu'ils ont acheté, octroyer quelques miettes à leurs pauvres ? Participation active des syndicats et partis de gauche à l'éventuelle aumône… Seule l'Idée du communisme. Ajout. Nous n'avons pas besoin des syndicats (et des partis) ».
Patrick 44 objecte : « Avez vous des besoins alors ? Toutes les grandes avancées sociales ont été le fruit de larges unions populaires réunies sous la conduites de leurs organisations ou d'arrivée de la gauche au pouvoir. Si cette façon de créer un rapport de force favorable n'a plus votre faveur, sur quoi espérez vous compter pour peser ? La rue ? Même le NPA convient que c'est insuffisant. ». Hêtre, blasé répond laconiquement: « Ah ! si le NPA en convient, alors... tout est dit ?


LES RABATTEURS DU SYNDICALISME D’ETAT


RABATTEUR (n.m.) 1. personne qui rabat le gibier 2. (figuré) personne qui ramène des clients à un vendeur, des adhérents à un groupe. Synonymes : batteur, bonisseur, chasseur, propagandiste, propagateur.

« Ne nous emmerde pas avec tes syndicats ! »
Cette phrase, dite à haute et intelligible voix (c’était à propos de la retraite à 62 ans), sans que cela ne déclenche la moindre réplique – sinon la mienne – je l'ai entendue il y a quelqueS jours à la dernière réunion de mon comité. Jamais elle n'aurait pu être prononcée à la LCR. Elle est aujourd’hui récurrente dans le « nouveau » parti. Elle sert de leitmotiv de ce qui serait la marque identitaire du NPA. Et que l’on ne vienne pas me dire que c’est une question de formation. Si l’on recrute sur ces bases viscéralement antisyndicales, si la question est laissée à la discrétion du militant, si ce travail n’est plus le fait que des « anciens », c’est qu’il y a une raison profonde à ce comportement (…)Quand en outre un membre du CPN donne le ton et incite les jeunes à ne pas se syndiquer au prétexte que le syndicalisme c’est la trahison des luttes ; quand le ou la même explique que l’unité ne sert à rien ou qu’y travailler est une perte de temps, et que le parti suffit à tout, et que ceux qui ne pensent pas ainsi ne le construisent pas, ce n’est plus une affaire de jeunesse, de « maladie infantile », mais une ligne politique bien affirmée, et pas seulement celle de cette « fraction » venue de Lutte ouvrière. Cette orientation est aujourd'hui le plus grand dénominateur commun à l’actuelle direction du NPA. ».
Ce quidam syndicaliste qui proteste contre le recrutement « radical » du NPA même des éléments les plus hostiles à l’idéologie syndicale est révélateur du rôle de rabatteur que jouent les appareils gauchistes pour la gauche bourgeoise et ses syndicats. Dans la réalité, la défroque politique trotskienne mitée de l’ancienne LCR hante toujours l’habitacle du NPA ; il nous suffit de citer l’édito de son organe le 24 septembre totalement suiviste des appareils syndicaux: « Si pour notre part nous souhaiterions que les appels à la mobilisation soient plus radicaux, en terme d'appel à la reconduction des grève, nous appelons à faire des temps forts de mobilisations à l'appel de l'intersyndicale des réussites qui montrent que le mouvement ne faiblit pas, qu'au contraire il s'enracine et progresse. Mais ces temps forts seront d'autant plus forts que la reconduction de la grève sera devenue une réalité dans un maximum d'endroits où cela s'avère possible, d'autant plus fort que les opérations de blocage s'organiseront partout. (…) Le dossier des retraites n'est pas clos. Nous pouvons gagner. Les fissures apparaissent à droite car un député, ça cherche d'abord à être réélu et ces gens savent ce qu'il va leur arriver aux prochaines élections si ça continue comme ça. Le mouvement a de la réserve : toutes celles et ceux qui sont contre la politique du gouvernement ne sont pas encore venus battre le pavé. On a vu apparaitre des jeunes dans les manifs du 23 et ce phénomène peut et doit s'amplifier ».
La secte Lutte Ouvrière, par l’édito impérissable d’Arlette du 20 septembre, se couchent carrément sous les appareils syndicaux gouvernementaux: « La journée de grèves et de manifestations du 7 septembre a été un succès. Il faut que celle du 23 septembre le soit encore plus. Il faut que ceux qui, la fois précédente, hésitaient encore, tout en regardant avec sympathie ceux qui agissaient, se mettent à leur tour à agir. Il faut que ceux qui, venant des entreprises moyennes et parfois petites, avaient rejoint les manifestations se sentent encouragés par le fait qu’un nombre croissant de travailleurs des grandes entreprises se mobilisent (…) Il est du devoir des confédérations syndicales de faire en sorte que la mobilisation ne s’arrête pas le 23 septembre et qu’elle puisse continuer et s’amplifier ».

Revenons au NPA qui se livre à une étude sur la renaissance du syndicalisme bien avant l’embellie de 2010 - « Le syndicat un outil pour l’anticapitalisme, Directions syndicales historiques : une perte de légitimité à nuancer » par Leila Soula et Goulven Schaal en octobre 2009. L’étude est une simple resucée de l’analyse des caméléons trotskiens de l’ex-LCR :
« …Cette situation s’accompagne d’une contradiction importante : le faible taux et la relative stagnation globale de la syndicalisation actuelle ne se traduisent pas mécaniquement par un rejet définitif de la grande masse des travailleurs vis-à-vis des organisations ou de l’action syndicales. En témoignent les divers sondages mesurant le taux de confiance envers les syndicats pour « la défense des intérêts des salariés » : ceux-ci ont en effet gagné vingt-six points en seize ans, passant de 36 à 62 % des salariés. Bien entendu, cette progression dépend notamment de l’orientation choisie par les différentes organisations syndicales dans les luttes ou encore de leur utilité apparente aux yeux des travailleurs en fonction du contexte politique. C’est ce qui explique par exemple les légères baisses observées après décembre 95 ou encore après le référendum sur le traité européen. Le décalage entre les effectifs syndicaux et leur capacité de mobilisation est donc très important : la récente séquence des 29 janvier, 19 mars et 1er mai l’a bien montré ; non seulement par le nombre de manifestants, dont le niveau historique n’est plus à rappeler, mais également par le soutien massif dont elles disposaient (69 % d’opinions positives pour le 29 janvier à titre d’exemple). (…) En raison notamment de cette implantation et de leur utilité réelle tout au long de l’année, les grandes centrales conservent donc une légitimité importante lorsqu’il s’agit d’organiser la contestation face aux contre-réformes gouvernementales. Des millions de travailleurs leur font confiance car elles apparaissent comme le garant au niveau national des droits qu’elles contribuent à gagner ou à maintenir au niveau local. La conscience de disposer d’une force collective que tend à développer l’appartenance à une organisation syndicale est d’autant plus forte si celle-ci semble en capacité de fédérer de nombreux travailleurs dans la lutte. C’est ce qui explique que les différentes crises ayant affecté les organisations syndicales n’aient jamais provoqué une ruée des travailleurs vers les syndicats alternatifs pour défendre leurs droits. De manière générale les scissions n’ont pas fait progresser la syndicalisation en France, bien au contraire, celles-ci créant généralement plus de départs ou de transferts d’une organisation vers l’autre qu’elles n’amènent de nouveaux militants ».
On reconnaît une éternelle capacité de mobilisation malgré de faibles troupes : «Pourtant la majorité du temps, les syndiqués attendent des syndicats qu’ils les défendent au quotidien : par exemple à la veille du congrès 2009 de la CGT, 52 % des salariés interrogés [10] pensent que la CGT doit « être plus constructive en faisant des propositions au gouvernement ». Aussi surprenant que cela puisse être, lessyndiqués ne sont pas majoritairement radicaux, (du moins, tant qu’ils ne sont pas impliqués dans une lutte qui les concerne directement), mais savent bien que les syndicats sont les gestionnaires au quotidien des relations sociales entre le patron et les salariés, entre le gouvernement et les travailleurs. Les syndicats sont donc vus et reconnus comme l’outil pour faire respecter un contrat de travail, pour améliorer les conditions de travail, pourconserver le droit de travailler dans les conditions correctes avec des salaires corrects ». La bureaucratie syndicale n’est pas bourgeois, selon les caméléons (…Trotsky !) du NPA car elle suppose son propre débordement : « Cette contradiction se reflète aussi dans la structure des syndicats. La bureaucratie syndicale occupe une place particulière dans la structure du syndicat. Elle est conservatrice et peut devenir un vrai frein aux mobilisations. Cette année, les directions syndicales n’ont pas été à la hauteur des enjeux de la colère quand elles ont appelé de manière unitaire à des journées d’action séparées (19 mars, 29 janvier, 1er mai, 26 mai et 13 juin). Même si elles sont satisfaites de ces journées, car elles créent un rapport de force positif pour négocier avec le gouvernement, les confédérations ont délibérément espacé le rythme car elles voyaient très clairement qu’elles pouvaient être dépassées par les salariés. Les confédérations syndicales ont appris de mai-juin 2003, où les profs, les postiers et les chemineaux se sont auto-organisés en AG de ville pour faire converger les luttes contre la loi Fillon qui augmentait les années de cotisations retraites. La peur du débordement montre le caractère réformiste des organisations syndicales. Elles veulent négocier à la place des salariés eux-mêmes. Elles se posent en représentants des travailleurs et non pas comme les organisatrices des travailleurs ». Le NPA s’affirme comme le principal recruteur du syndicalisme en vogue, après avoir attiré à lui nombre de jeunes hostiles à ce même syndicalisme d’encadrement : « Les militants anticapitalistes doivent donc se syndiquer mais aussi faire en sorte que les travailleurs se syndiquent. Un parti, et à plus forte raison, un parti anticapitaliste ne peut pas faire le travail de défense des travailleurs au quotidien car il ne regroupe par définition qu’une frange minoritaire des travailleurs. Plus il y aura de syndiqués convaincus par les anticapitalistes, plus les rapports de force entre la base et la direction se poseront de manière aiguë ».
Pour mieux montrer que le NPA veut enchaîner ses néophytes dans les ornières du passé, en promettant à ses militants de s’organiser en tendance dans les cartels syndicaux existants, ce petit parti de rigolos se base sur la faible mémoire dans la classe ouvrière et les oublis du passé révolutionnaire (le NPA favorise l’Alzheimer) – il nous suffit ici de fournir le témoignage d’un vieux cacique stalinien de feu Boulogne-Billancourt, Roger Sylvain, lui-même et ses amis ligotés au sein de l’appareil de Thibault, en novembre 2009: « Derrière les discours sur la nécessité de syndiquer davantage, ce que nul syndicaliste ne conteste, le document d’orientation propose en effet la remise en cause des syndicats d’entreprise et du fédéralisme et programme leur remplacement par de nouvelles structures « à la carte » validées par une commission confédérale d’affiliation en fonction de leur adaptation à la ligne confédérale. Adieu donc à ce qui a fait la richesse de la CGT : la conf’ n’est plus la coordinatrice mandatée par la base mais, depuis Montreuil et les bureaux de la CES à Bruxelles, elle dirige, valide ou exclut : la démocratie syndicale est supplantée par le centralisme bureaucratique ». C’est pas mieux mais pire encore que sous les anciennes directions staliniennes !
QUI LUTTE ? QUI DECIDE ?
Revenons à nos blogueurs. Celui-ci frôle le questionnement posé par le rôle dominant de l’aristocratie ouvrière, que j’ai évoquée dans mon message blog précédent, quoique les termes d’aristocratie ouvrière me gênent un peu ; je préfèrerais parler de secteurs plus avantagés ou de « prolétaires plus protégés », les employés de l’Etat. Il répond à cet Olivier que je ne connais pas avec ce souci que toutes les catégories du prolétariat soient associées aux décisions… à cela je peux objecter immédiatement que cela n’est possible qu’un sortant des différentes corporations et ne favorisant des AG intercatégories, sinon le terrain reste par excellence celui du syndicalisme clientéliste et diviseur :
« Ceci est en réponse au flou de vos deux textes, Olivier. En Effet, la forme « Grève générale » ou « Grève Reconductible » laisse en suspens deux aspects fondamentaux :1° QUI LUTTE ? QUI DÉCIDE ? 1) Laisser, comme en 1995, le monopole de la lutte aux secteurs ayant un travail laisse sur la touche les 10 millions de plus pauvres, ceux qui ont – en premier chef – lieu de se battre pour toucher plus que les 700 euros du minimum vieillesse, ceux qui dorment dehors, ceux qui voudraient travailler. Les 10 autres millions qui subissent – jeunes et plus vieux – la misère, la vie précaire, les jours sans espoir, sans lendemain, les petits boulots, les bricolages insupportables de Pôles emploi sans propositions sérieuses, d’agence d’Intérim vautours de crise…Les plus importants à mobiliser ce sont les Pauvres et la Jeunesse. Il faut aller chercher 3 MILLIONS SUPPLÉMENTAIRES venant s’ajouter aux 2,7 millions de mardi 7 septembre. Comme en 1995, l’enjeu était de donner la parole à ceux qui se réunissaient dans les ANPE.…. Mais comme en 1995, les sabotages auront lieu pour empêcher le mot d’ordre de « ZÉRO CHÔMEURS » de devenir la lueur phare pour les exclus, pour empêcher le mot d’ordre de « 5 MILLIONS D’EMBAUCHE ». 2) Plus important encore est la question « QUI DÉCIDE ? ». Les intersyndicales ne sont que des quarterons de généraux saboteurs de lutte. Votre courrier en est un exemple : Devant qui ce secrétaire de l’UD CGT Isère, Patrick Brochier est-il responsable ? Devant quels travailleurs, quels chômeurs en lutte aura-t-il à répondre de ses manœuvres d’agent du patronat ? La décision doit appartenir aux DÉLÉGUÉS RÉVOCABLES ! Là doit être le véritable débat. Ceux qui réclament la grève générale reconductible sont les mêmes qui, à partir de 1995 ont été les FOSSOYEURS DES COORDINATIONS. Qu’ils tentent maintenant de freiner la vindicte sarkozyste ne nous donne aucune assurance sur leurs sabotages à venir, dès qu’ils verront – comme en janvier 1996 – les pauvres commencer à rejoindre la lutte. Pour en finir avec le capitalisme et faire la révolution anti-bourgeoise ».
Permalink ajoute : « Ce qui est sûr c’est que ceux qui savent qu’il n’y a rien d’autre à attendre de la part des bureaucrates post staliniens ou se disant socialistes qui constituent la plus grande part de la direction de la CGT ne sont pas surpris. Avec eux on n’est jamais déçus. « racaille » a dit Mathieu (Conti) de Thibault… Au fait, puisqu’il s’agit d’une attaque d’ennemis de classe, à quelle classe appartiennent Thibault, Chérèque, et toute leur bande de joyeux fêtards? Ben oui: tout est logique là, à gerber mais logique. Je ne me fais guère d’illusions sur la direction nationale de la CGT qui trouve les meilleurs relais dans l’armée de militants permanents qui s’est renforcée alors même que le nombre de syndiqués et militants s’effondrait. Mais la CGT n’est pas une organisation totalitaire où la tête décide des orientations et les impose à tous. Les voix Le 7 septembre et les jours suivants : c’est VOUS qui décidez. »
Hélas non, le 7 septembre ce sont encore les lieutenants de la bourgeoisie en milieu ouvrier qui ont décidé la poursuite des corridas.

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