"La suppression de la propriété privée... suppose, enfin, un processus universel d’appropriation qui repose nécessairement sur l’union universelle du prolétariat : elle suppose « une union obligatoirement universelle à son tour, de par le caractère du prolétariat lui-même » et une « révolution qui (...) développera le caractère universel du prolétariat ».
Marx (L'idéologie allemande)

«Devant le déchaînement du mal, les hommes, ne sachant que devenir,
cessèrent de respecter la loi divine ou humaine. »

Thucydide

samedi 21 janvier 2012

UNE INDIGNATION QUI RETOMBE EN COMPASSION



Sur France 5, l’émission de FOG (Franz Olivier Giesbert) du 20 janvier – Les grandes questions – est immédiatement intronisé la vedette du jour : « notre trésor national Stéphane Hessel » ; celui-ci n’en peut plus de poser au noble vieillard qui n’en peut plus de tant d’éloges à répétition. L’émission est bien découpée en trois parties introduites par un montage imagé fort bien fait et bourré d’humour : la planète des indignés, quelle solution économique et l’avis de la « science ».
Pour amorcer la première partie, FOG (sarkozyste bon teint) pose la bonne question : « posture d’indignation ou imposture ? ». Le premier parolier est sarkozien de choc, le Finkielkraut de service : « …l’indignation peut être dangereuse, cf. voyez l’incendie de Charlie Hebdo… elle peut mener au fanatisme. Un étonnant autre vieillard, qui n’aura pas beaucoup la parole, pointe son nez. Jean-François Mattéi : « l’indignation ne peut pas être la fondation d’une politique, la politique ne peut pas être basée sur l’affect… ». Une jolie philosophe, qui sera pourtant aussi limitée que son voisin, le nietzschéen Onfray, remarque justement aussi que l’indignation peut parfois être le viatique de la bienpensance. Onfray rectifie : « … c’est un commencement. Tout doucement, Jean-François Mattéi revient à la charge : « l’indignation comporte deux éléments, la colère et sa décantation (miséricorde), et comme l’a dit Nietzsche : « nul ne ment autant que l’homme indigné ». Onfray ramène sa science anarcho-camusienne : « oui mais la révolte suit l’indignation ». Ressurgit Finkielkraut : « Dans l’indignation il y a la haine, il faut savoir s’en défaire, c’est la leçon de Camus ». Le réac Camus revient en effet à la mode chez les anars de droite et de gauche…
Un intermède imagé « indignation piège à cons ? », permet de mettre en selle l’honorable diplomate Hessel :
FOG : vous êtes appelé à faire la révolution partout ?
Hessel : on me téléphone de partout, mon petit livre dépasse les 4,5 millions d’exemplaires dans le monde… c’est pas moi qui ai trouvé le titre mais ma collaboratrice (une ex-maoïste)… c’est le début d’une réflexion… j’ai été mis en relation avec l’indignation du Dalaï Lama. L’indignation n’est pas un programme sinon ce serait dangereux (en effet et c’est pourquoi il est rallié au programme Aubry-Hollande, hi hi) ; c’est un appel à des valeurs qu’on engage, l’espérance. Ma joie a été de travailler avec Edgar Morin, avec notre livre « Le chemin de l’espérance » (coup de pub peu subliminal à cet imbitable compil de deux egos boursouflés). Mon philosophe préféré Spinoza récusait la haine contenue dans l’indignation.
Finkielkraut, qui ne dit pas que des âneries, rectifie : « en général la jeunesse entre en politique par l’indignation. J’aurais préféré qu’on la sollicite en lui disant d’abord « informez-vous » ; S. Hessel ne fait aucune référence au printemps arabe (il ne fait surtout aucune référence à la complicité du stalinisme français dans la reconstruction nationale). Son soutien à l’Etat palestinien ne désigne qu’un coupable, Israël ». Le sujet est brûlant pour ces deux juifs affichés qui défendent chacun un camp opposé, conformément à l’idéologie nationaliste du communautarisme juif en général. Hessel, très finaud, très intelligent, très smart, ne s’en laisse pas compter et rectifie Finki : « on ne va pas passer la soirée à parler de la Palestine, mais c’est une question fondamentale pour l’ordre international ». Finki s’incline et revient à la jeunesse avec un argument de vieux barbon, qui est aussi une manière de faire croire que lui et papy Hessel seraient de vieux sages : « …plus nous vieillissons, plus nous avons de responsabilités vis-à-vis des jeunes pour les éclairer. Avec l’indignation on a affaire à une flatterie de la jeunesse » (c’est vrai !). Le radical Hessel lui, surfe carrément et sans gêne aucune sur l’ignorance de la jeunesse en général avec ses radotages sur le plateau des Glières. Papy a fait sa résistance pour la défense des « valeurs », valeurs fondamentales, celles des droits de l’homme, et de citer, avec une émotion calculée, l’article 1, dont ses lèvres desséchées ne font pourtant sourdre aucune larme de vie.
La parole est ensuite au nietzchéen de plateau TV, le sinistre Onfray, le barde d’un anarchisme philosophique ringard et ultra-réac. Il commence par cirer les pompes à Hessel, un brin critique : « j’ai beaucoup aimé votre livre (quel livre ?) moins votre emballement pour Aubry » ; mais c’est à la manière de l’anarchiste moyen, pour mieux faire sa courbette aux puissants. Il est aussitôt doublé, et rabaissé à sa nullité politique, par l’autre vieillard, pourtant pas bon orateur, mais si fin et lucide qu’on envisage de lire ses livres (Avant la fabrique hyper-médiatisée de l’Indignation, Jean-François Mattéi avait traité du sujet en 2005 pour décrypter la comédie de l’indignation en politique, les postures d’indignation qui masquent le ressentiment des idéologues, l’aspect simulacre de l’indignation ; il décrit l’indignation comme un « affect politique », j’allais dire une infection politique ; ce n’est qu’une posture abstraite, posture « vertueuse », théâtralisation de sentiments généreux qui nous dispense de la culpabilité ; Mattéi raillait déjà cette sensiblerie propagandiste si actuelle: « les excès de sensibilité lacrymale, qui font la double économie d’une émotion sincère et d’une authentique réflexion » (p.197 de De l’indignation).
Donc Mattéi frappe fort et va à l’essentiel qui déshabille ledit « trésor national » : « On ne peut pas s’indigner sur commande. On ne peut pas s’indigner pour des généralités. On ne peut pas s’indigner contre le capitalisme comme on ne peut pas s’indigner devant l’Histoire ».
Il en faut plus pour déstabiliser le « diplomate » Hessel. Il a compris la charge philosophique, facile à réduire (sans s’indigner, il est malin le PN). Il range au magasin des accessoires philosophiques Mattéi, en ramenant le propos aux « valeurs » concrètes de la résistance, la sécurité sociale ! Double coup avec ce mensonge (les mesures de protection sociale avaient été initiées sous le régime de Pétain (un autre « noble vieillard ») et sa protestation contre la remise en cause de la protection sociale par la bande à Sarkozy ; et il reglisse un pub pour sa compil avec l’alcolo Morin. La jolie girouette Cynthia Fleury (nouvelle égérie du PAF) abonde derrière le vieux : « Oui Stéphane Hessel répond à 15 ans de néolibéralisme, d’une paupérisation croissante. L’indignation est une arme à destination de ceux qui sont désespérés de la Puerta del Sol aux indignés à Wall Street. La jeunesse (hi hi) a fait cela comme un premier pas ». Hessel n’en peut plus de courbatures en remerciements.
La voix de son maître, Finki, saisit l’occasion pour se féliciter que la mayonnaise n’ait pas pris en France. Pourquoi, ajoute le cuistre de gouvernement ? Parce que la situation est moins dramatique ici qu’ailleurs » (ce qui est notoirement faux et parce que la jeunesse petite bourge française est déçue des sous-marins successifs du PS, de Dray à Hessel). Finki est par contre à nouveau pertinent avec cette remarque sur la résistance hors sujet : « Pourquoi agiter l’esprit de la résistance alors que nous sommes confrontés à d’autres problèmes ? ». Hessel faiblit en refaisant de la pub pour sa compil avec Morin. Le contre-révolutionnaire Onfray et l’oie blanche Fleury monte alors à l’assaut, comme une seule gourde, défendent le programme national bourgeois de la résistance, « le contrat républicain », précise l’anar réac Onfray. Hessel revient brièvement sur ce qui fait bon effet dans les aires gériatriques et chez les électeurs bobos enseignants et infirmiers, la dégradation des hôpitaux. Jean-François Mattéi n’a pas beaucoup de place pour s’exprimer, reste un peu emprunté, et c’est bien dommage, car le peu qu’il dit, démonte la supercherie de base avec finesse et profondeur« la faiblesse de votre livre (les 13 pages de Hessel) c’est d’avoir été un succès mondial, il y a un hic, l’indignation ne s’universalise pas aussi rapidement ». Hessel fait l’interloqué. Mattéi ne peut pas développer pour le crétin de téléspectateur moyen, mais cela coule de source, une telle marée éditoriale n’a fait que surfer sur l’idéologie dominante, succédant à la guimauve de l’anti-mondialisation. Mattéi indigne donc le réacamusien qui tonne : « Il ya beaucoup trop de gens qui disent que l’indignation ne sert à rien ». Mais, l’air de rien, Mattéi déshabille le petit indigné de service (variante de l’anarchisme apolitique qui sert toujours la politique d’un clan bourgeois): « Vous ne pouvez pas faire de la politique avec de la simple indignation. Il faut un programme, un parti. Marx explique très bien que si on part de l’indignation et que cela ne débouche sur rien, sur aucune action… ». (Brouhaha, on saisit mal l’argumentation.)
Le petit philosophe de poche sarkozien s’indigne qu’on puisse soupçonner les puissants de vouloir casser la protection sociale, et, à l’inverse du concret Hessel, renverse la proposition au ras des pâquerettes philosophiques : « l’objet de l’indignation c’est toujours l’autre » (finalement il est bête ce Finki !). Hessel revient jouer au barde, tête haute, nuque raide napoléonienne et porter la « voix des jeunes » : « les jeunes nous disent deux choses : la gravité de la question économique et la dégradation de la terre ». Pas pire politicien de l’intox dominante apolitique et… pro-PS !
Deuxième volet de l’émission : Les indignés ne font pas trembler les marchés (çà c’est vrai ! et preuve de l’habileté manipulatoire de la bande à FOG).
Une autre oie blanche, brune celle-ci, une certaine Agnès Verdier-Moligné, dont on va voir qu’elle est une sarkozette simplette qui se la pète. Elle attaque : « remise en cause de la protection sociale, hein ? En 1945 son budget était de 12%, il est de 30% actuellement ». Le syndicaliste camusien Onfray s’énerve, et a raison pour cette fois : « hein… ouais… s’en fout des chiffres… avec les trusts pharmaceutiques… les hôpitaux en déshérence ». La sarkozette parade mais est ridicule en effet, elle radote comme les pires vieillards libéraux l’exemple boche, et en remet une couche sur « les économies à réaliser sur nos dépenses publiques » ; j’adore ce langage élégant de bourgeoise parfumée qui, avec son salaire, dépense sans compter et demande aux prolétaires d’économiser en baissant leurs salaires ; et « nos dépenses publiques c’est surtout substituer comme cause principale de la gabegie gouvernementale de la bande à Sarko, le « fardeau de la protection sociale » à l’endettement de l’Etat et les retraites dorées. Hessel répond caustique que le régime sarkozien se la joue en fin de mandat libéraliste teinté de social-démocratie, et, sans crainte du ridicule fait l’apologie du New Deal de Roosevelt qui a pourtant mené aussi à la guerre mondiale. Mais, ce malin qui garde toujours un œil sur les spectateurs des maisons de retraite et les neuneus de base, emporte le morceau en concluant plus trivial que noble : « on ne peut pas en rester à philosopher ! ».
Onfray revient chatouiller la sarkozette, hollandiste en diable : « Les chiffres c’est de la prestidigitation (oui)de la langue de bois libérale. Seuls les libéraux savent gérer. C’est pas vrai ! Combien d’heures de cours supplémentaires doivent se taper les profs du second degré ? ». Il est rejoint par Finkielkraut sur ce point face à l’oie qui pète dans la soie, et il fait mouche : « Il y a une désintellectualisation des profs (pourquoi ne dit-il pas « prolétarisation »). On régresse, la république des profs doit laisser la place à la république des animateurs. Non, le prof est là pour cultiver les élèves. Je ne peux pas vous laisser dire que les profs travaillent moins ».
Enfin troisième et dernier volet de l’émission, encore plus pertinent : L’indignation est-elle un antidépresseur ?
L’invité est un original peu commun, passionnant, le neurobiologiste Jean Didier Vincent, qui ne paye pourtant pas de mine avec un physique de notaire de province ; (c’est un pote au grand scientifique Changeux).

. Il ne mâche pas ses mots : « l’indignation est un concept flou. Nous sommes une bête sentimentale qui a besoin de l’autre. Notre cerveau est fait pour refléter les autres. Il produit de la compassion, de l’empathie. Comme il est binaire notre cerveau, cette compassion va se retourner en son inverse, la haine. L’âme c’est le psychisme. Et surtout comme disait Epicure : « l’âme c’est le cri de la chair ». Le cerveau fonctionne sur la base de l’offre et de la demande. Nous sommes des bêtes hyper-sentimentales. L’indignation peut passer pour une émotion chaude ou froide, comme la tristesse ou la joie. L’indignation est limitée dans le temps, comme toute émotion ; comme la colère elle a une valeur adaptatrice. La colère fond peu après et détend ou sinon, provoquant un excès de cortisone, elle entraîne la dépression. 95% de notre activité psychique est inconsciente !
Hessel n’égalera pas JD Vincent mais amène sa fraise avec ses simplismes, il disserte sur la compassion d’un bourgeois rangé des voitures, simple résumé de la bonne conscience des bobos « indignés »: « la compassion est l’aboutissement de l’indignation, ce qui vous permet d’être équilibré et socialement utile ».

Moment subliminal et érotique de l’émission lorsque JD Vincent reprend la parole, se fichant de la guimauve de Hessel : « je ne vais pas vous faire ici l’apologie de la fornication (il en est apologiste, cf. lire plus bas) mais de la caresse ». La salle rit et on aperçoit Hessel qui en profite pour caresser la tête de la belle sarkozette brune, économiste déjà ré-putée… Vincent s’avoue « plutôt anar » : « j’en réfère aux notions de solidarité et d’entraide de Kropotkine ».
La conclusion reste à ce dernier : « Le mouvement des indignés n’est qu’une contagion affective, ils ne savent pas pourquoi ils sont indignés ». Tout à fait d’accord, même si Sarko a du passer un coup de fil de remerciement à FOG. L’émission a fort bien su déshabiller l’indigence et l’incontinence verbeuse de Hessel. Pourquoi l’oligarchie de la droite au pouvoir a-t-elle attendu aussi longtemps ? (cf. lire sur la colonne de gauche de ce blog l’autre fusée anti-Hessel, un plumitif du Figaro qui démonte superficiellement, et au service de Sarko II, la supercherie du pape des indignés).
Il a fallu qu’elle se résolve à se rendre compte qu’il roulait pour l’oligarchie de la gauche caviar ! Après lui avoir laissé envahir tous les tréteaux médiatiques…

PS: POUR TA BONNE BOUCHE LECTEUR JE TE JOINS UNE INTERVIEW DE JD VINCENT (lit aussi les livres de JF Mattéi).

Atlantico : L’adaptation cinématographique de « L’amour dure trois ans » sort ce mercredi. Frédéric Beigbeder avait écrit le livre. Il réalise également le film. Mais cette fameuse maxime fait-elle sens ?
Jean-Didier Vincent : « L’amour dure trois ans » ? Oh, vous savez, l’amour, je veux dire le lien, la fascination et le désir qu’on a pour quelqu’un, naît un jour puis disparaît. C’est dû à l’habitude. Ce qu’on appelle l’amour c’est le besoin de l’autre. C’est lié à l’ocytocine une hormone libérée au cours de l’orgasme et qui donne le plaisir dans le cerveau. C’est comme chez les animaux, chez les ouistitis, par exemple. Quand ils ont un lien avec une femelle particulière, ce lien est solidifié par la présence d’ocytocine qui entretient les circuits d’attachement avec un autre partenaire et crée un état de récompense : le cerveau est récompensé quand vous êtes avec l’autre. Ce système s’use, comme tout système. Même si vous aimez les frites, si vous en manger tous les jours, vous finirez par vous en détourner.
L’ocytocine correspond donc à l’hormone du lien : elle favorise les circuits qui créent dans le cerveau l’attachement à un autre individu. A un moment donné, les récepteurs de cette hormone se fatiguent, il n’y en a plus. Cela peut prendre un mois, un an ou plus. Cela dépend notamment de l’intensité de la rencontre : plus celle-ci est forte au début, puis elle risque d’être inefficace au bout d’un certain temps. On peut comparer ce mécanisme à une pédale sur laquelle vous appuyez : vous recevez une récompense, à force d’appuyer, d’appuyer, d’appuyer, celle-ci finit par ne plus fonctionner. Vous êtes désensibilisé. C’est biologique : notre cerveau est une machine à recevoir des récompenses et des punitions.
Pourquoi trois ans ? C’est une durée crédible ?
C’est absurde. C’est un truc qui est devenu un gimmick. Cela peut être un mois ou deux voire toute la vie, si vous êtes malin ! Le désir n’est pas machinal, il est déclenché par des stimuli particuliers qui se construisent sur des circuits dans le cerveau qu’on appelle « circuits de récompense ». C’est ainsi que vous devenez toxicomane : quand vous aimez quelqu’un, vous êtes toxicomane de cette personne.
La différence avec la drogue qui vous rend addict, c’est que le plus souvent, pour l’amour, la passion s’atténue car des mécanismes contre balancent cela et conduisent à ce que la dépendance finisse par ne plus fonctionner.
Vous qui avez étudié ce sujet en tant que neurobiologiste, vous y croyez encore à l’amour ?
Ah, mais je ne crois qu’à ça ! C’est comme si vous me disiez sous prétexte que je connais les mécanismes de la faim ou de la soif, que je n’avais plus faim ni soif ! Les neurobiologistes ne sont pas mieux placés que les autres pour résister à l’amour.

N’auriez-vous pas un secret de neurobiologiste pour faire durer l’amour ?
Il faut d’abord en avoir envie. Quand vous êtes dépendant de quelqu’un, il n’y a pas de raison de changer. Ce qui se passe dans le cerveau reste chimique. Mais ce n’est pas pour cette raison que cela est moins noble que ce qui peut se passer dans les cieux. Par ailleurs, vous ne tombez pas amoureux de n’importe qui, n’importe quand : tout est conditionné par votre histoire, votre enfance, aux choses que vous avez expérimentées au cours de votre vie. Parfois vous rencontrez quelqu’un et vous pensez qu’il s’agit d’un coup de foudre, sans savoir pourquoi. Vous trouvez alors que cette personne vous ressemble, presque comme si elle était votre sœur ou votre frère. En fait, c’est dans le cerveau que tout se passe, votre passé ainsi que d’autres paramètres interviennent. Tout n’est pas prévu cependant. Sinon, il suffirait d’insuffler un peu d’ocytocine et vous tomberiez amoureux. Ce n’est pas si simple.
Comme vous le savez peut-être, je joue un petit rôle dans le film de Beigbeder. Avec Pascal Bruckner et Alain Finkielkraut, je disserte à la fin du film sur ce qu’est l’amour. Et ce que je recommande pour garder son partenaire, c’est de faire l’amour. L’acte physique déclenche l’ocitocyne dans le cerveau. Les femelles ouistitis le savent très bien. Le sexe fait durer l’amour. Il faut donc baiser, baiser, baiser. C’est ça le secret d’un amour qui dure.

(Propos recueillis par Aymeric Goetschy)

vendredi 20 janvier 2012

L'INTOX MEURTRIERE DE LA BANDE A SARKOZY



Tout va très bien Madame la marquise… l’Etat français est peu affecté par la perte des trois A (même si la dette reste faramineuse), la bourgeoisie française est peu affectée par les centaines de prolétaires jetés à la rue au quotidien (même son épicier Sarko s’était engagé à réduire le chômage), les promesses du petit rigolo de l’Elysée n’ont engagé que ses électeurs (même s’il a récidivé le foutage de gueule avec la taxe Tobin); que de thèmes à promesse électoraliste:TVA sociale, quotient familial, on en verra de toutes les couleurs au cours de ce trimestre. Dernière intox, mais celle-là carrément criminelle, la lamentation du sous-fifre Longuet concernant quatre nouveaux soldats tués en Afghanistan. Et le blaireau de l’Elysée qui s’engage, tel un minable pompier politicien, à retirer les troupes, mensonges de plus pour le criminel de guerre en chef !
La force kaki de l'OTAN a annoncé la mort des quatre soldats français dans la province de Kapisa. Le Sarkozy, en berne de plébiscite, a menti une fois de plus en assurant aussitôt envisager un retour anticipé des troupes françaises. Du pipi de chat comme l’application promise de la taxe Tobin et de l'envol des salaires de base.
Le sinistre de la Défense, Gérard Longuet, a ramené sa fraise aujourd'hui sur France 2 pour raconter que les quatre militaires français tués par un soldat de l'armée afghane "n'étaient pas armés", si l’on en croit cette version cuistre du sinistre affairiste promus commis d’Etat. ."Ils n'étaient pas armés, ils ont été proprement assassinés par un soldat afghan. On ne sait pas pour l'instant si c'est un taliban infiltré ou si c'est quelqu'un qui a décidé (de son geste) pour des décisions que nous ne maîtrisons pas", a dit le sinistre qui, interrogé sur les circonstances de la mort des quatre soldats français, a précisé que le tireur était "à la disposition" des autorités militaires afghanes. Et nous à la disposition des racontars de seconde main des criminels en tête de l’Etat français qui méprisent les familles des victimes tout comme la population chair à canon d’Afghanistan. La France, compte actuellement 3600 soldats là-bas a enregistré en 2011 ses plus lourdes pertes depuis le début du conflit, avec 26 soldats tués en opérations, dont cinq dans un attentat suicide le 13 juillet. Merci Sarkozy de les avoir envoyés au casse-pipe ! Face aux appels au meurtre des afghans par les neuneus commentateurs du Figaro (les autres presses tenant encore les commentaires fermés), j’ai envoyé ceci, qui a été censuré :
« Aux souteneurs neuneus du général blaireau à l'Elysée sur le site du Figaro:
Le principal criminel dans cette histoire c'est votre cire-pompe aux ordres d'Obama qui a envoyé les pioupious au casse-pipe! Non seulement votre lâche hôte de l'Elysée a ruiné et ruine des millions de prolétaires mais en plus il envoie nos jeunes se faire tuer pour que l'oligarchie continue à s'engraisser! »
Sélection de commentaires à chaud sur Le Monde par les anonymes qui peuvent crier ce que ne peuvent dire les journalistes :
- C'est triste pour nos soldats. C'est lâche de la part de nos politiques. "Tout est fichu" disaient les Pétain, Waygand & co. Alors, on a des morts, on recule, on s'en va ?
- Je me souviens que notre "Conan le barbare" (dixit Jégo) élyséen avait dit qu'envoyer des troupes en Afghanistan, c'était pour la sécurité des citoyens français, en réalité pour soutenir le trafiquant de drogue ultra corrompu nommé Karzaï et ultérieurement, comme en Lybie, tirer les marrons du feu (une bonne part des immenses richesses du sous-sol) pour ses amis et commanditaires. 82 morts plus tard, les envoyés au casse-pipe devraient être traités en aimable ONG "sinon j'me fâche !".
- Hommage ignoble de Sarkozy à la radio, répétant qu'il était l'ami des Afghans...
- N. S. joue bien de la douleur des autres et se conforte dans sa versatilité personnelle. Pouvoir annoncer le retrait des troupes à 3 mois des élections, c'est que du bonheur pour lui. Mais cela en dit long sur son opportunisme politique et idéologique. Il est capable de changer d'avis, de stratégie et de tactique sur n'importe quel sujet, en réaction à n'importe quel évènement. Il en a beaucoup usé sur le plan intérieur, en on a encore une illustration sur les plans diplomatique et militaire.
- J'en ai assez de ces "condoléances sincères aux familles" ou alors il faut étendre les condoléances aux dizaines de milliers de familles afghanes que NOS soldats ont tué ou endeuillé. La mort est des deux côtés comme dans toutes les guerres et celle-ci est encore plus sale que les autres, à la botte des intérêts de l'Empire américain.
- Sarko commence à trouver que ce super camps d'entrainement pour militaire occidental coute plus cher que prévu en vies humaines. A la base, le plan était parfait : le pays le plus pauvre du monde avec pour seul ennemi des bergers de 16 ans munis de kalachnikovs et de bombes artisanales. Nous pouvions ainsi, pour pas cher, aller tester le nouveau matériel de m Dassault. Cette excellente idée, tout droit sorite de l'imagination des néo-cons américain, se révèle pas si terrible que ça...
- Que faisons nous dans ce pays? Le prétexte de formation des militaires locaux est un argument politique destiné à justifier la collaboration de la France à la position américaine. Alors que la crise financière s'étend même à notre armée,et les opérations extérieures étant trés coûteuses, il faut rapatrier d'urgence vers la France notre détachement .
- Que fait notre République ? Gouvernement, vous êtes responsable de la mort de tous les militaires français.
- 4 morts de Français de plus à mettre sur la conscience du Président atlantiste.
- Combien de morts faudra-t-il encore à notre chef suprême pour qu'il retire nos soldats de ce pays où nous n'avons rien à faire? Retrait immédiat !

Tiens suggérons cette idée à l'autre pantin concurrent du sinistre Sarko, Hollande, qui va parader son programme au Bourget dimanche. Premier point du programme "retrait immédiat des troupes". Mais je n'irai pas de toute manière pas m'inscrire sur les listes électorales pour choisir parmi la série de cochons de bourgeois de l'élite des profiteurs en lice.

jeudi 19 janvier 2012

MELENCHON PIEGE A CONS



Effets de manche garantis « anti Le Pen » : « «Son père a passé son temps à dénoncer la bande des quatre et elle, elle en fait partie! Elle veut être parmi ceux qui sentent bon…», a raillé Mélenchon. Démontant le programme du FN point par point pour montrer que rien de ce qu'elle propose, salaire, logement, retraite, n'est en faveur «des ouvriers, des employés», il leur a lancé, sous des applaudissement nourris: «Quand on vous rend visible c'est pour vous insulter, dire que la classse ouvrière serait vouée à madame Le Pen!» «Notre honneur, a ajouté l'eurodéputé sous les applaudissements, c'est d'arracher tout ceux qui seraient tentés par le parti de la haine qui vous invite à vous diviser les uns et les autres d'après votre religion ou votre couleur de peau.»
La cinquième roue de la guimbarde gauche caviar veut tondre la Haine sur son concurrent dominant dans le lumpenprolétariat (il existe une bonne couche d’ouvriers cons et hargneusement racistes) mais ce blaireau hargneux, cette girouette politicienne, tient un discours public trop simpliste pour inverser la tendance, il n’arrivera jamais à tirer le PCF décati au-delà des 5%. Un néo-stalinien est plus conscient des raisons de la dite séduction électorale du FN : « Conseiller régional communiste du Nord - Pas-de-Calais, chargé du dossier des luttes sociales au PCF, Eric Corbeaux connait Marine le Pen, qui siège dans la même assemblée que lui. Il se montre prudent sur le vote FN qu'il cotoie de près: «l' expression d'un désespoir et d'une colère.» «Le racisme économique est une conséquence de la crise et une réalité autour de nous», dit-il. «On a peur pour sa famille, son emploi, son avenir. Et c'est sur cette base qu'elle fortifie son discours. Nous devons lui répondre au coup par coup.» (cf. in Le Figaro)
Mélenchon ne brasse que du vent devant un parterre rempli de vieux chevaux stals, de syndicalistes aigris et de vieux beaufs pécéistes, avec une soupe oratoire qui ressort les vieilleries gauchistes angéliques élimées:
- tous frérots, on accepte tous les immigrés, la France est le pôle emploi du monde, parole d'estrade, ce clown a été ministre d'un gouvernement gauche-caviar qui savait ne pouvoir accepter tout le chômage du monde mais surtout apte à développer le chômage national,
- le discours "antifâchiste" classiquement simpliste n'est d'aucun effet contre la grosse Marine, car - si en effet son programme est débile - l'ex-trotskien rate le coche en ne visant pas le fait qu'elle reste surtout une candidate de dérision pour des électeurs qui, plus que les abstentionnistes, veulent se moquer du système (comme l’a appréhendé le conseiller « communiste » cité ci-dessus) ;
- avec son discours "républicain", Mélanchon sert de rabatteur électoral à la gauche avec la classique hypocrisie trotskyste: on ne laissera aucun blanc-seing à Hollande, mais on le fera élire pour que j'obtienne un poste de ministre!
- "salaire maximum", à "1700 euros", pauvre Mélenchon, il prend vraiment les derniers staliniens pour des neuneus, dans les conditions actuelles de crise croissante du capital, il faudrait au moins une révolution sanglante pour qu'un des gouvernements succédant à Sarkozy augmente ne serait-ce que de dix euros les prolétaires...
- enfin, comme ce démagogue n'est qu'un radical réformiste en peau de lapin, et PN en plus, une histoire fabriquée par son staff stalinien de remplacer 700.000 patrons de PME (à supposer qu'ils puissent eux aussi partir en retraite dans les années venant... ou comme s'ils n'avaient pas autant de successeurs) prétend qu'il suffirait alors de créer des coopératives ouvrières (ah... la verrerie jaurésienne d'Albi!) pour faire baisser le chômage! S'il se démarque de la démagogie des apologistes gauche caviar des PME (après l'exaltation des nationalisations détruites, le PS exalte le petit patron de droit divin qui pousserait ses maigres ouvriers à développer "la croissance" (= la productivité pour le profit de la bourgeoisie nationale) - ce projet anarcho-ringard est non seulement utopique mais renvoie inévitablement à la stratégie des bandits de la CFDT de Sea France, qui font partie des fans du blaireau électoralo-stalinien, comme toute la mafia CGT de base qui adore ce gougnafier qui leur fait croire à la pérennité de leurs privilèges aristo-corporatifs.
Un rabatteur électoral sur le retour? Mélenchon n'est qu'un vieux cheval de la gauche caviar sans avenir, et surtout un contre-révolutionnaire professionnel, qui admire les puissants et veut aller à la mangeoire, sans en référer au véritable programme révolutionnaire maximaliste qui est l'être même du prolétariat contre toute main mise de chefs bourgeois électoralistes et de chefs syndicaux collabos, contre toute "direction" petite bourgeoise de ses luttes et de SA révolution.

PS : la gauche caviar ressourcée VRP des PME. Pot de yaourt Hollande annoncera dimanche, lors de son premier grand discours de campagne au Bourget, qu'il créera, s'il est élu à la présidentielle, une banque publique d'aide aux petites et moyennes entreprises, a déclaré aujourd'hui sa porte-voix contrite Ségolène Royal sur BFMTV-RMC. Le candidat socialiste "va annoncer la création d'une banque publique d'aide aux PME, celles qui ont créé 70% de l'emploi au cours des dernières années", a expliqué la présidente socialiste de la région Poitou-Charentes (province française), rappelant que cette mesure figure dans le programme du PS. François Hollande va également annoncer "une justice fiscale puisque les PME payent 33% d'impôts alors que les entreprises du CAC 40, qui détruisent des emplois, n'en payent que 9%, ce qui est particulièrement injuste", a ajouté Ségolène Royal. "Ce seront deux mesures annoncées dimanche", a-t-elle souligné en se déclarant personnellement favorable au prélèvement des impôts à la source". Après avoir défendu le capitalisme de reconstruction après la guerre (nationalisations et discipline au travail), le PS rêve de sauver le capitalisme... artisanal!

PS (bis) : je ne répercuterai pas ici la liste de mes insultants sur Libé, mais simplement le commentaire de Marco concernant le blaireau à front bas : « (19 janvier 2012 à 10:59 )
Mélanchon "prétend qu'il suffirait alors de créer des coopératives ouvrières pour faire baisser le chômage" : "Oui il me fait beaucoup rire avec ce genre d'idées... ce serait vraiment divertissant de voir une "coopérative ouvrière" dirigée par des gentils patrons fonctionnaires, (payés autant que les ouvriers) fabriquer des produits dans le but d'être commercialisés avec bénéfices !! MDR ».

mercredi 18 janvier 2012

LES INCAPABLES ISLAMISTES AU POUVOIR EN TUNISIE


Tunisie: le désenchantement des jeunes de Kasserine
Par Arielle Thedrel

REPORTAGE - Tandis que Tunis connaissait samedi une mobilisation populaire sans précédent et que des milliers de manifestants étaient descendus sur l'avenue Habib-Bourguiba pour célébrer, dans la capitale, le premier anniversaire de la révolution, à Kasserine, une petite ville de 100.000 habitants au sud-est du pays, le manque de perspectives est criant, un an après la chute du régime de Ben Ali.

Sur la route de Kasserine, les contrebandiers ont pignon sur rue. Les vendeurs de bidons d'essence y sont devenus plus nombreux que les méchouias, ces troquets où des carcasses de mouton font office d'enseigne. Le carburant vient d'Algérie. La frontière n'est qu'à une cinquantaine de kilomètres, juste derrière le mont Chaambi, le pic le plus élevé du pays (1 545 mètres). La police ne bronche pas. En Tunisie, l'économie grise représenterait 30 % du PIB. Ici, elle frôlerait plutôt les 50 %. Une soupape de sécurité. Car la région est l'une des plus déshéritées du pays. Des terres arides où même les oliviers peinent à se plaire.
Kasserine compte environ 100.000 habitants. Peu ou prou d'activités industrielles à l'exception d'une usine de cellulose qui ne cesse de péricliter (1 200 employés il y a dix ans, 400 aujourd'hui), d'une cimenterie et d'une entreprise de sous-traitance pour Benetton (environ 150 ouvriers).
Le taux de chômage avoisine les 40 %, soit le double de la moyenne nationale. Et ici comme ailleurs, il frappe surtout les jeunes diplômés. Kasserine exhibe fièrement deux instituts d'enseignement supérieur tout en reconnaissant que ce sont des «fabriques à chômeurs». La ville dispose aussi d'un hôpital. Il est déliquescent. Pour se faire soigner, raconte Samir Rabhi, un enseignant militant des droits de l'homme, «il faut aller à Sfax», la ville la plus proche, à quelque 200 km.
Kasserine se flatte pourtant d'un passé glorieux. Le gouvernorat représenterait le plus gros réservoir de ruines romaines du pays. Mais personne ou presque ne vient les visiter. En 1943, elle fut aussi le théâtre d'une fameuse bataille entre le maréchal nazi Rommel et les forces américaines. Kasserine s'enorgueillit surtout d'avoir été à l'avant-garde de la révolution du jasmin. À l'entrée de la ville, des graffitis en arabe et en anglais s'arrogent des droits d'auteur sur le printemps arabe, proclamant fièrement «We are the révolution».
Vingt et un morts en trois jours
Après l'immolation de Mohammed Bouazizi dans la cité voisine de Sidi Bouzid le 17 décembre, le soulèvement de Kasserine a été «un catalyseur de la révolte», confirme Sadok Mahmoudi, membre du bureau régional du puissant syndicat UGTT. «L'incendie s'est répandu à Tala puis Kasserine. Le 8 janvier, la ville s'est embrasée. La répression a été féroce: vingt et un morts en trois jours, tous âgés d'une vingtaine d'années. Ben Ali avait mesuré le danger. Deux jours avant de fuir, il avait ordonné de bombarder la ville.»
Kasserine s'est toujours affiché comme une ville frondeuse. «En 1984 déjà, la révolte du pain avait commencé ici», rappelle Samir Rabhi. La chute du régime Ben Ali n'a pas mis fin à la contestation. Le 8 janvier dernier, quelques centaines de jeunes ont conspué le président Moncef Marzouki et le premier ministre islamiste Hamadi Jebali venus rendre hommage aux «martyrs» de la révolution. «Ils réclamaient du travail et criaient: dégage!», raconte Haithem, au chômage depuis dix-huit ans, c'est-à-dire depuis toujours. «Marzouki n'a même pas pu commencer son discours. La colère des manifestants était telle qu'il a été aussitôt exfiltré par son service d'ordre.»
Dans la cité Ezzouhour (cité des Fleurs), un des quartiers les plus pauvres de Kasserine, la tension est toujours palpable. «Rien n'a changé», constate Jamel, 27 ans, diplômé d'anglais et bien sûr sans emploi. Comme tout le monde, Jamel passe son temps dans un des cafés bondés de la ville à jouer aux cartes et à fumer des cigarettes ou des joints venus d'Algérie. «On attend», dit-il.
Pour son ami Nizar, 24 ans, «la situation a même empiré. Les braquages se sont multipliés et même si la police connaît le voleur, elle n'agit pas. L'État est faible. Comment voulez vous attirer des investisseurs dans un tel climat d'insécurité?» À en croire Haithem, la corruption demeure elle aussi endémique. «Le seul moyen de trouver du boulot, ce sont les chantiers» (un système d'emplois à durée déterminée dans la fonction publique hérité de l'ère Ben Ali). Mais pour en bénéficier, «il faut avoir des relations ou payer un bakchich». Pour Jamel, «les nadhaouistes n'ont pas tenu leurs promesses. Nous les avons élus, mais nous pouvons aussi les destituer».
À Kasserine, un an après la chute du régime Ben Ali, l'heure est au désenchantement. Le gouvernement en est conscient, mais semble jusqu'ici impuissant. «Les attentes sont énormes et les nerfs sont à vif», a reconnu il y a quelques jours le ministre des Affaires sociales Khalil Zaouia. La situation économique «s'est notablement aggravée», confirme l'économiste Mahmoud Ben Romdhane et les régions les plus pauvres sont les premières à en subir les conséquences. «Le nouveau pouvoir a hérité de l'ancien régime une déconnexion dramatique entre des structures de production fondées sur des emplois moyennement qualifiés et un système éducatif qui génère près de 70.000 diplômés chaque année.»
Le nombre de chômeurs est passé de 500.000 à 800.000
Un peu partout dans le pays, les grèves - plus de 500 depuis la chute de Ben Ali - ont déjà entraîné la fermeture de plus d'une centaine d'entreprises ( ??). Le secteur touristique est en berne et les exportations de produits manufacturés pâtissent déjà de la crise en Europe.
En à peine un an, le nombre de chômeurs est passé de 500.000 à 800.000. Plus d'un tiers des jeunes diplômés sont aujourd'hui sans emploi. «Le pire, poursuit Ben Romdhane, est qu'après avoir passé deux mois à discuter sur la répartition des portefeuilles ministériels, le gouvernement de coalition n'a envisagé aucune mesure d'urgence. Il n'essaie même pas d'envoyer un signal susceptible de redonner un peu d'espoir.»
Une absence de perspectives qui n'en finit pas d'inquiéter la plupart des observateurs. «Les islamistes ont connu la prison, la torture. C'est un CV qui mérite la compassion, mais qui ne les habilite pas à diriger le pays, estime un éminent représentant de la société civile. Distinguer les grèves légitimes des débrayages arbitraires comme vient de le faire le porte-parole du gouvernement, c'est de la foutaise! La vérité est que ces dirigeants n'ont aucune vision économique, qu'ils brillent par leur incompétence. Vous connaissez un pays où l'on adopte un projet de budget en quarante-huit heures? Qui plus est, un texte préparé par le précédent gouvernement avant le début de la crise en Europe et qui prévoit une croissance de 4,5 % cette année. C'est surréaliste!»
Samedi, à Kasserine, Jamel, Nizar, Haithem et les autres ont passé comme d'habitude la journée au café. À fumer encore et toujours en rêvant tout haut d'«une révolution non stop».

lundi 16 janvier 2012

SOURIEZ-VOUS (et constatez la censure de Wikipédia)

Nul doute que ma correction sur Wikipédia des âneries dithyrambiques du brouet gaullo-maoïste ne va pas tenir longtemps :
'''Indignez-vous !''''' est un [[essai]] de [[Stéphane Hessel]] publié en [[2010 en littérature|2010]]. Cet opuscule, d'à peine 13 pages - que l'édition vénale présenta partout comme un "livre", qui défend l'idée selon laquelle l'indignation est le ferment de l'« esprit de résistance »[http://www.dailymotion.com/video/xgcc9j_stephane-hessel_news Message vidéo de Stéphane Hessel sur Dailymotion], est devenu un [[Best-seller|phénomène d'édition]]. Il n'est qu'un simple brouet gaulliste ringard dont l'auteur milite pour la gauche caviar (soutien d'Aubry). Son succès est un succès de supermarché, produit d'appel à vil prix (3 euros) exposé partout pire que Mein Kampf dans tous les rayons entre salades et CD, les consommateurs l'achètent comme gadget décoratif et pour faire in dans le salon. S'ils lisaient vraiment ce ramassis d'âneries de vieux bourgeois gaulliste, ils le ficheraient à la poubelle. L'édition vénale continue à se ficher des gogos par une deuxième édition "augmentée"... de rien ».
La rédaction de l'ouvrage (et ta sœur ? seulement 13 pages) a été proposée à Stéphane Hessel par deux journalistes politiquement engagés (deux ex pauvres gogols maoïstes), fondateurs de la maison d'édition, après avoir entendu le discours que celui-ci avait prononcé sur le plateau des Glières, lieu de mémoire de la Résistance, pour dénoncer la trahison des principes du Conseil national de la Résistance dont il accuse le chef de l'État Nicolas Sarkozy.
(un des conseillers de papy Hessel n’est autre que Jean-Pierre Barou ex militant du mouvement maoïste Gauche prolétarienne, puis figurant parmi les fondateurs de Libération (cf. Repères. Stéphane Hessel [archive], Libération, 30 décembre 2010).
Cette maison d’édition vénale, si bien distribuée par les patrons révolutionnaires de Carrefour, Auchan et Simply (sic !) remet le couvert :
La nouvelle édition de "Indignez-vous !" déjà tirée à 160.000 exemplaires
Stéphane Hessel continue de séduire les lecteurs: la nouvelle édition revue et augmentée de "Indignez-vous !" (Indigène), sortie début décembre, atteint déjà un tirage de 160.000 exemplaires et fait son entrée dans le palmarès Ipsos/Livres Hebdo des meilleures ventes.
Ce nouvel "Indignez-vous!", qui comprend 25% de textes inédits de l'auteur et près de 50% d'éléments supplémentaires, notamment sur la Chine et les Etats-Unis, arrive en 14e position du Top 20 Ipsos/Livres Hebdo, toutes catégories confondues, pour la période du 12 décembre 2011 au 1er janvier 2012 (qui porte à 36 pages le nouveau « livre », Hessel et Morin se sont acoquinés pour produire un livre pour exploiter la manne de la brochure ridicule, mais il se vend pas). Vendue 3,10 euros, 10 centimes de plus quand même que la précédente (c’est la faute à la perte des trois A) elle a été tirée à 100.000 exemplaires pour sa sortie le 7 décembre et réimprimée le 22 décembre à 60.000 exemplaires. L'édition augmentée comporte également une page de photos et une postface des éditeurs Sylvie Crossman et Jean-Pierre Barou, dans laquelle ils racontent l’aventure éditoriale du livre, les coulisses des cessions de droits et les courriers des lecteurs. Nos éditeurs ex-mao avaient réussi à internationaliser la débilité politique du mao-gaullisme ressortir de ses cendres :
La précédente édition de "Indignez-vous !" s’est vendue à 2,2 millions d’exemplaires en France et à 4 millions d’exemplaires dans le monde. Une édition tchèque est parue le 22 décembre dans l’hebdomadaire culturel Literarni Noviny, et une traduction en corse vient de sortir chez Colonna Editions. Des traductions en ukrainien et en arabe (au Liban) sont en préparation, précise le magazine spécialisé.

LA VERITABLE HISTOIRE EST QUE TOUTE CRITIQUE DE CE BROUET ETAIT INTERDITE DANS LES MEDIAS ET QU’AUCUN POLITICIEN NE S’Y EST HASARDE
La supercherie continue, ces 13 pages d'une brochure creuse collée dans tous les supermarchés est une affaire pour l'édition vénale. Non seulement ce texte creux n'est en rien révolutionnaire, et un magma confus de gaullisme ringard et de socialo-bobo, mais ceux qui l'achètent (car prix modique 3 euros) feraient mieux d'acquérir des endives, ils ne le lisent même pas.
Voici ma description de cette supercherie telle que je l’avais publiée sur la colonne gauche de ce blog à l’époque du « triomphe éditorial » de cette merde :
Hessel fait l’article
Un très vieux bourgeois, ancien diplomate d’Etat et membre du parti de la gauche caviar a été couronné par les médias depuis trois mois, plaçant son « livre » en tête des ventes. Or ce n’est ni un livre, à peine un long article d’apologie de cette vieillerie de résistance nationale (13 pages à se ficher du monde perversement) ni un guide pour la jeunesse. « Indignez-vous » est en soi surtout un «conformez vous à voter pour la gauche caviar ». Le «nous » chauvin de l’auteur ne concerne en rien prolétaires et jeunesse scolarisée. Le propos est immédiatement mensonger en ce qu’il glorifie la libération qui ne fait que reprendre les mesures sociales de Pétain, qui se déroule sous la férule des partis collabos du gaullisme PCF et Cie, qui remet en place tous les patrons sous couvert de nationalisations réservées à l’aristocratie syndicale. Ce cuistre encourage « les responsables politiques (actuels) à ne pas démissionner », vante l’hypocrite déclaration universelle des droits de l’homme, partout bafouée, même ici. S’il rappelle son soutien à l’armée rouge stalinienne c’est pour continuer à soutenir la même engeance gauchiste et nationaliste palestinienne (qui flique les prolétaires de cette région pour leur éviter de manifester comme leurs frères de classe du croissant arabe). Le plus drôle et le plus révélateur du néant de base de ce pauvre type, est l’invocation de l’anarcho-stalinien Sartre comme modèle. Sartre fût un modèle de girouette intellectuelle et politique pour les plus débiles de l’intelligentsia, muet pendant la guerre sous Pétain, il soutiendra autant Staline que les attentats terroristes. Ce bourgeois prétend catéchiser les jeunes au syndicalisme, à l’électoralisme (traduit par « insurrection pacifique »). En résumé son indignez-vous n’est qu’un « pliez-vous au régime de vos oppresseurs actuels ». Pas de quoi fouetter un chat, mais on peut s’interroger sur la manière de diffuser partout ce brouet creux et insipide (de la même manière que le lamentable « Matin brun ») et de le placer en tête des hit parades des meilleures ventes littéraires, sans qu’il soit possible de vérifier l’arnaque. Gonflette stalinienne et abus de pouvoir de désinformer. Franchement qui peut lire ce pauvre texte, sans avoir pitié ?

PS: une poignée de minutes à peine la censure de Wikipédia, puante et menaçante, s'abattait, établissant le mensonge dominant:

Rhadamante 16 janvier 2012 à 05:46 (CET) (le suce-boule de service)

On annonce que du fait de deux lois américaines, Wikipédia risque de couler. Tant mieux, ce ne sera pas une grosse perte.