"La suppression de la propriété privée... suppose, enfin, un processus universel d’appropriation qui repose nécessairement sur l’union universelle du prolétariat : elle suppose « une union obligatoirement universelle à son tour, de par le caractère du prolétariat lui-même » et une « révolution qui (...) développera le caractère universel du prolétariat ».
Marx (L'idéologie allemande)

«Devant le déchaînement du mal, les hommes, ne sachant que devenir,
cessèrent de respecter la loi divine ou humaine. »

Thucydide

mercredi 1 novembre 2017

LA RELIGION A DU BOULOT


Macron vient de s'en prendre cyniquement aux plus faibles, ceux qui n'éprouvent même plus le besoin de cautionner électoralement les pires exploiteurs politiques de la condition ouvrière, les chômeurs. Cette lâche attaque est la rançon de la planification perverse de l'échec de la protestation contre la loi travail par les traîtres professionnels syndicaux et leurs compères bobos du Front de gauche. Mélenchon ne s'en formalise pas trop car, par contre, les couches moyennes, cadres et toubibs, voient leur rétribution revalorisée. On est là au cœur de l'humiliation des couches les plus déshéritées de la classe ouvrière, si niée, si méprisée, et la honte n'est pas suffisante, il faut la rendre plus honteuse avec les leçons d'antiracisme, de diversité heureuse et un islam « convivial ».

La religion musulmane en entreprise, tel est le sujet principal d'un livre écrit sans haine et sans hargne concernant une pénétration idéologique superstitieuse incontestable, quoique les curés Plenel et Gresch en disent, charitables inspirateurs des médias dominants dont Le Monde pour une gauche bourgeoise BCBG, complètement étrangère au prolétariat. Pour Denis Maillard, la source d'une telle « invite » repose sur trois facteurs développés au cours des quarante dernières années :
  • les ratés de l'intégration liés à l'immigration maghrébine puis subsaharienne ;
  • le tournant identitaire de la politique française ;
  • un processus d'individualisation sous forme d'une « subjectivation du travail valorisant l'identité des salariés ».

Au lieu de se contenter de déplorer envahissements divers, communautarismes et répliques souverainistes, les longues barbes de la RATP qui refusent de se salir au toucher de la main d'une femme, ou d'user de clichés faciles comme un certain milieu révolutionnaire (décadence, décomposition du capitalisme) cet auteur a le mérite de creuser les causes plus que les conséquences. Taxer d'individualisme le comportement généralisé des citoyens et camarades divers est un truisme, une lapalissade qui n'explique pas tout, mais c'est le point de départ de cet auteur. Il aurait pu préciser que notre monde moderne repose plus que jamais sur le paraître. On exhibe sa vie privée qui ne doit plus être du domaine de l'intime. C'est pourtant ce qu'il dit : « croire, c'est désormais montrer sa croyance ». C'est ne plus séparer sa vie personnelle de la vie au travail. Un phénomène qui mériterait d'être analysé ; naguère patrons comme ouvriers préservaient leur « vie privé », domaine où chacun pouvait cultiver son propre jardin, se livrer à ses hobbies ; la fragile cloison a fini par se rompre, après avoir été longtemps poreuse. On en est venu à se plaindre des conséquences de son divorce sur l'ambiance au travail, ou de l'impossibilité de dormir le weekend qui suit un refus de promotion. Au vrai, il n'y avait jamais eu étanchéité, et Marx avait décrit le poids du travail sur la vie personnelle comme aliénation. Jadis, à la prise du travail dans les fabriques était servie la messe, puis les révolutions syndicalistes avaient aboli cette pratique d'un âge de domination de la religion catholique sur le travail même. La pratique est de retour grâce à l'islam. Avec humour l'auteur intitule son premier chapître : « Métro, boulot, credo ».

La force du système capitaliste mondial, depuis l'échec en Russie (au cours des années 1920 pas en 1990) ets de nier de mille façon la pérennité de la classe ouvrière et de la faire disparaître par des tours de magie sociologique ou des épisodes liés à la modernisation de la production et au miracle logarithmique qui détruirait en même temps toute classe potentiellement révolutionnaire. Je me fiche de toute définition carrée de la principale classe exploitée, je me contente de la définir comme Babeuf par « la peur du lendemain » et par le fait que les profits et l'encadrement de la réalisation du profit expriment simplement l'existence et l'immense importance de cette classe1.
Pour garder le contrôle sur une classe ouvrière « de base », non qualifiée et d'origine maghrébine de deuxième et troisième génération de français nés en France, les syndicats sont prêt à tout. Ainsi « Force Orientale », FO, plus ou moins cornaqué par les bandes trotskistes (LO et lambertistes)2 est très poreux aux demandes communautaires pour ne pas dire religieuses. FO se ressaisit à l'été 2014 en suspendant 200 de ses syndiqués « ne se conformant pas aux valeurs laïques de l'entreprise et du syndicat ». Et c'est un syndicat communautariste « antiprécarité », le SAP-RATP qui rafle la mise aux élections suivantes3.
Flash back, c'est la gauche au pouvoir qui a voulu s'accommoder des désidératas des non inclus dans la société française avec la fable de « l'entreprise citoyenne » comme « champ d'expérimentation sociale (cf. Christian Blanc, PDG de la RATP). Les bus sont caillassés à l'époque, d'où l'idée géniale d'y placer des chauves à longue barbe, ce qu'on appela « ouvrir l'entreprise sur la cité » et « l'acculturer aux banlieues ». L'entreprise publique est une variable d'ajustement de la paix sociale et de résorption d'une partie du chômage, aussi des milliers de sans diplômes sont embauchés et formés en interne. La paix revient sur les lignes de bus mais au profit de la domination des « grands frères » de plus promus en uniforme « vert ». Inversion inévitable, les « lois de la banlieue » vont s'ingérer dans l'entreprise ; fin de la vie privée ! Fin de la vie publique !
A partir des années 2000, en France tout au moins, on assiste à une islamisation de l'entreprise4.
Cette islamisation, étant naturellement liée à une immigration venant de zones en guerre, est donc relativement récente en France ; elle est plus ancienne aux Etats Unis et en Angleterre où les accommodements et arrangements nombreux et bizarres pour recruter massivement une classe immigrée très hétérogène et individualiste – facilitant l'encadrement religieux totalitaire et policier - favorise la négation de toute classe ouvrière unitaire et internationaliste5.
L'auteur le dit gentiment, mais c'est vrai, la « fameuse mise en garde de ne pas faire d'amalgame entre musulmans, islamistes et terroristes ne paraît pas opératoire ». En général, comme en politique les dominants font la loi au bout du compte : terrorisme verbal implique terrorisme final. L'islamisme eggregore a parfaitement compris que le secret de l'avenir et du renversement du pouvoir réside dans le prolétariat ; et ce depuis le renversement du Shah en Iran où c'est la grève massive des ouvriers qui avait servi à les mettre en selle, immédiatement contre ces mêmes ouvriers. D'où l'urgence d'investir ses rangs pour le polluer et l'asservir un peu plus, pour enfin lui ôter toute perspective d'action indépendante de classe.
Innovateur fût Solidarnosc qui a immédiatement passé sous silence ou minimisé le fait que les ouvriers polonais s'étaient laissés entraîner à prier en masse à genoux dans l'usine ; pas très innocente cette attitude religieuse n'était que le contrefort du nationalisme polonais et un repoussoir à tout internationalisme. Déterminantes furent les exigences de salles de prière dans les grèves de l'automobile en France, pour introniser la nouvelle « communautarisation » de la classe ouvrière ; cette invention fût le fait des gourous syndicaux maghrébins déjà islamistes6.
La religion n'est jamais un « fruit du terroir », « les résurgences religieuses ont toujours été le fait des vagues d'immigration ». Le curé accompagne ses ouailles afin qu'elles restent obéissantes. Italiens, polonais, portugais débarquent tous en compagnie de leur curé de village. Idem pour le Maghreb : « les recruteurs de l'industrie automobile ou du bâtiment prenaient soin d'inclure des imams avec les ouvriers qu'ils allaient chercher en Algérie ou au Maroc ».
Les syndicats d'Etat et leurs suivistes gauchistes ont trouvé le moyen (antiraciste) pour contrer les principales revendications immédiates à contenu unitaire ou révolutionnaire : « il est autrement plus facile et plus rapide désormais de s'accorder sur la religion que sur les conditions de travail. Ou, autrement dit, d'accorder un droit individuel qu'un droit collectif »7.
Le capital semble s'être internationalisé (avec de solides oeillères anti-internationalistes) aux dépens de la classe ouvrière... inter-nationale. La moitié des salariés français travaillent pour une entreprise étrangère installée en France ; et même une entreprise publique comme la RATP est à la tête d'une multitude de filiales étrangères privées.

COMMENT SE FAIT-IL QUE L'ETAT BOURGEOIS ET SES COLLABOS GAUCHISTES ATTACHENT AUTANT D'IMPORTANCE A UNE RELIGION « IMPORTEE » QUAND UNE ENORME MAJORITE DE LA POPULATION EN FRANCE NE VEULENT PAS EN ATTENDRE PARLER SUR LE LIEU DE TRAVAIL ?

L'auteur rappelle de très bonnes choses sur l'histoire des jours fériés, qui ne posèrent pas d'aussi alambiqués problèmes que de nos jours, et relativise les congés pays des bourgeois socialistes de 368 ; il y avait jadis une cinquantaine de jours chômés dans l'année, donc plus que les 15 jours du Front Popu.L'attribution de congés payés « à la carte » est un véritable casse-tête dont l'auteur décrit les lamentables aléas ; le think tank Terra Nova a proposé deux jours fériés aux religions juives et musulmanes ! C'est plus de libération de l'exploitation salariée qu'il s'agit mais de l'aménagement de l'exploitation classique par l'aliénation religieuse.

L'invention de la consommation halal et de la névrose de pureté répond aux nécessités du monde de la marchandise du capital (qui, nos donneurs de leçon antiracistes en sont ignorants, fabrique sans cesse de nouveaux besoins artificiels, religieux ou pas). Avec la rigidité identitaire, ne peut-on pas se réserver une « existence halal » ? Tout le chapitre 5 (le pur et l'impur) décrit très bien l'invention de la marchandisation halal, très très récente, invention britannique au diapason des réactions religieuses à la même époque en Orient9. En 1970, l'invention du halal sert à favoriser l'exportation vers les pays arabes du surplus des abattoirs européens. C'est à la faveur du regroupement familial en France au milieu des années 1970 que le halal devient un produit de consommation courante (Debord reviens!). Le halal ne concernait que la viande cérémonielle les jours de fête musulmane ; les divers salafites prosélytes ont fait monter la mayonnaise au cours des années suivantes pour obtenir « la reconnaissance »10. C'est « l'extension du domaine du halal » !

Ce sont les lois Auroux (de gauche gouvernementale) qui ont permis à l'individualisme musulman et la non-mixité de s'installer dans le paysage11. C'est une victoire contre les patrons, assurent en choeur les gauchistes. Jusque là régnait la subordination au pouvoir patronal. Depuis le patronat a compris l'intérêt des campagnes antiracistes et qu'il est plus facile et profitable de céder aux revendications communautaristes qu'aux revendications... salariales par exemple. L'auteur nous balade ensuite sur les préjugés juridiques ne permettant pas de mettre en cause la communautarisation de l'entreprise. Il n'épilogue pas non plus sur l'inévitable complicité (de type chauvine) qui va lier ouvriers français de souche et leur patron opposés ensemble à l'exhibition des colifichets religieux... Pas vraiment bon pour la lutte de classe non plus.

UN BREF SEJOUR DANS LA CLASSE OUVRIERE

En réalité, comme la classe ouvrière est par nature impure elle aussi, et qu'il y a risque de contamination des véritables conceptions marxistes de sa lutte, les plus « radicalisés » ne supporte pas longtemps le voyage désagréable au sein de cette couche sociale (un peu trop terre à terre), soit ils deviennent permanents syndicaux12, soit ils ouvrent un petit commerce ou dégotte une place de concierge. Ils confirment ainsi que, comme Hitler, le petit bourgeois ne supporte pas de retomber dans sa classe d'origine.
L'auteur, dans sa dernière partie, se penche encore sur le vieil individualisme, qu'on attribuait jusque là seulement à l'Occident. Gauchet, fils d'Aron, n'est pas ma tasse de thé et reste à la surface. Il y aurait là aussi à développer politiquement sur le fait que l'adaptation de l'islam au vieux capitalisme européen a dissous l'aspect collectif passé de l'islam13. Il n'y a plus un mouvement qui a pu être plutôt positif et unificateur de populations nomades par le passé, mais une recherche de représentation individuelle, de vengeance individuelle, de meurtre individuel14.
Autre réflexion importante : l'islam est une religion issue de l'immigration. Et, sauf pour les collabos gauchistes payés par Médiapart ou Libération, et les internationalistes abstraits, l'immigration charrie aussi n'importe quoi. L'islam des années 80 « était essentiellement ouvrier » et restait pour l'essentiel hors de l'entreprise, mais dans les années 90 il lui faut pénétrer l'entreprise, mais à un moment précis que l'auteur feint d'ignorer : l'effondrement du bloc de l'Est ! Il y avait là à développer pour expliquer l'implication de la faillite d'un espoir, certes pourri jusqu'à la moelle et pas du tout communiste, mais espoir de changer, de ce côté ci le monde capitaliste. Alors en effet il y a une « individualisation de la croyance » qui se généralise puisque le « collectif » ne peut être que goulags et enfermement. L'individualisation colle tout à fait à la marmelade du pluralisme libéral qui laisse croire que chacun fait ce qu'il veut.
Taxer les mouvements grévistes en majorité conduits par des ouvriers immigrés de « Mai 68 des immigrés » est restreindre et ridiculiser une nouvelle fois mai 68. Il est plus convenable (et humoristique) de qualifier les grèves des OS immigrés en 1982 de « grèves saintes » où la CGT épouse complètement les revendications religieuses15. Les meetings étaient entrecoupés de prières sur les parkings mais les télés ne le montraient point. L'auteur pense que les bonzes CGT croyaient à une « réouvriérisation » via une nouvelle classe ouvrière d'origine immigrée. Je ne le pense pas, ils accomplissaient leur travail courant de diviseurs et saboteurs de l'unité ouvrière.
Une autre raison de l'implantation dans la durée de l'idéologie islamiste (si utile au Capital français) est, comme le note justement l'auteur, que la plupart des immigrés savent qu'ils ne retourneront jamais au bled16, soit à cause des tueries du GIA, soit à cause de la misère ininterrompue dans le pays pourtant « libéré du colonialisme »17. Mais l'auteur ajoute avec une belle pertinence que la vraie raison est probablement que leur expérience des grèves récentes, au nez et à la barbe des manipulateurs religieux, a transformé ces travailleurs immigrés « en travailleurs tout court ».
L'auteur estime que le tournant identitaire n'a pas lieu en 1990 (fin de l'URSS) mais dès l'époque de la marche des beurs (décembre 1983) et depuis l'affaire lamentable du foyer de Vitry qui colle au PCF depuis (en 1980). En réalité le PCF s'est fait casser par le parti de droite qui lui avait refilé des immigrés qui venait occuper des locaux réservés à des travailleurs pauvres de Vitry. Ce n'était pas du racisme mais une sorte d'empirisme local. Le mouvement des beurs réclamait l'égalité au niveau social, mais, baisant le PCF et un mouvement trop laïque, le PS avec sa filiale SOS racisme a détruit tout mouvement de classe au nom de l'antiracisme et de la « promotion de la diversité » (vaste blague). C'est de là que serait parti le mouvement « vers la réislamisation ». Cela me paraît un peu exagéré. Le véritable envol de l'islamisation en zone européenne, que certains font débuter à l'Iran en 1979, s'affirme plus globalement avec la chute de l'URSS.

Au lieu de développer sur la théorie de grand remplacement – l'islam à la place de la révolution communiste – l'auteur nous ramène à la picrocholine manipulation franco-française avec ce brave Auroux en 82 et son invention de la « citoyenneté en entreprise », avec un léger lyrisme : « Fini le temps où les salariés embauchaient aux mêmes heures, prenaient leur pause ensemble ; révolue l'époque où la progression dans la boite se faisait à l'ancienneté et les augmentations de salaire étaient collectives » . Se serait imposée une demande d'autonomie « surgie de mai 68 ». L'auteur déraille à cet endroit et se moque encore de 68 où si la requête d'autonomie eu pignon sur rue c'était à condition du renversement de l'Etat et pas pour un accommodement avec le regain de religions arriérées18. « Subjectivation » plutôt que autogestion dit-il ?
« Moins collectif, le travail se convertit en une expérience individuelle, voire en une aventure personnelle », il devient une « promotion de l'intimité ». Je crois que l'auteur délire dans la guimauve à cet endroit. On aimerait qu'il nous trouve dans la majorité de la classe ouvrière française et immigrée, un majorité de gens qui sont heureux dans l'exploitation salariée !
Et avec sa « crise de l'appartenance », qui impliquerait qu'une partie des ouvriers (même français de souche) se communautarise dans des sectes islamiques (ou même d'extrême droite qui fonction ne sur la même haine que « l'étranger à sa croyance), il passe à côté de l'éternelle négation de la classe ouvrière : elle était soumise après 68, puis après avait disparu, et puis maintenant serait bouffée par l'islam. Ce n'est pourtant pas d'un individualisme classique qu'il s'agit mais d'un repli sur soi. Il ne nous fera pas croire que la revendication religieuse manifeste une recherche de liberté complète sur le lieu de travail, puisqu'elle est au contraire une aliénation « existentielle » de plus, qu'elle est coupure « radicale » avec la conscience de classe.
L'auteur croit qu'on est passé d'un « âge marxiste » à un « âge hégélien » - Hegel étant le grand penseur de la reconnaissance. Plus question de reconnaissance par le travail, surtout pour les travaux les plus simplistes (c'est là dessus qu'il aurait dû développer) mais « l'être même de l'individu demande à être reconnu ». Ce genre de généralité idéaliste n'explique pourtant rien. Un balayeur s'en fout d'être reconnu comme balayeur et il est peu probable que son affichage de sa foi islamiste lui permette cette reconnaissance comme personne humaine. Je préfère l'explication suivante, qu'il aligne ensuite sans noter sa contradiction avec la notion de reconnaissance : « ...la religion s'engouffre dans les failles du travail. Plus celui-ci devient incertain et bancal, plus les individus vont chercher ailleurs que dans les règles professionnelles leur propre sécurité et plus les règles religieuses vont s'intégrer aux règles du métier ». Ce qu'il ne comprend pas, à partir de ce constat, c'est que le travailleur islamisé ne peut pas échapper au contrôle totalitaire de la société bourgeoise, puisqu'il croit pouvoir se réfugier dans l'impasse religieuse.

L'auteur mise de façon totalement utopique sur une impossible réforme humaine de l'entreprise capitaliste et des arrangements au coup par coup, individu par individu, croyant comme incroyant.
Pour ce qui nous concerne nous, prolétaires révolutionnaires, il est hors de question d'appuyer l'ouverture de salles de prière sur le lieu de travail. Si des patrons y consentent nous devrons le déplorer mais notre lutte ne pourra pas s'égarer sur cette partie de poker menteur de défense de l'entreprise citoyenne et multiculturelle. La dernière phrase de cet auteur est complètement réactionnaire et nous déçoit des efforts qu'il avait fait pour déblayer cette incroyable intrusion de l'islam sur le lieu de travail contre la bienpensance gauchiste et libérale19.

NOTES

1A un contradicteur qui crut se moquer de moi en me traitant d'idéaliste, je répondis : « pas du tout, rien de plus concret que la « peur du lendemain », perte de son salaire, défaut d'argent, expulsion, etc. ». Joyeux anniversaire PU ! C'est mon millième article sur ce blog.
2Ce que se garde de révéler cet auteur.
3Au dépôt de Pavillon-sous-Bois, avait travaillé Samy Amimour, le terroriste tueur du Bataclan. Il était membre de ces « syndicat pour musulmans ».
4C'est moins évident à EDF, que l'auteur ne connait pas, car le caractère endogène du recrutement favorise l'embauche de français de souche en priorité et électeurs du PCF, mais l'islamisation progresse néanmoins quelques années après par le truchement des promotions syndicales où l'idéologie antiraciste sert à recruter de nouveaux permanents « plus typés » mais fort éloignés de toute tradition de classe et des réelles revendications de classe.
5Au lieu de traiter à tout bout de champ les ouvriers qui votent Le Pen de racistes, les gauchistes feraient mieux de s'interroger sur le caractère protestataire de ce vote dans un cadre où, depuis le lieu de travail, ils doivent supporter gourous syndicaux désormais « antiracistes » et revendications religieuses incongrues dans un monde capitaliste qui a un besoin intrinsèque de préserver, d'entretenir ou de faire éclore les pires arriérations religieuses, comme l'obligation de se mettre à genoux cinq fois par jour, n'importe où, pour prier un dieu invisible et inexistant.
6Fabrication djihadiste sur laquelle l'auteur ne dit rien, comme pour les manipulations des gurus trotskiens. Bizarre ? Aurait-il peur de se faire qualifier de « facho » ?
7« Un minaret, La Mecque et les horaires de prière à Paris : telle est la maquette du calendrier distribué depuis 2011... dans les usines Peugeot d'Aulnay-sous-Bois et de Saint-Ouen. Une initiative du syndicat Force Ouvrière ». A l'époque de la grève Peugeot avec en vedette JP Mercier, le travail clandestin de LO paye ; la secte à Nathalie Laguillier envoie essentiellement de jeunes ouvriers maghrébins syndicalisés (et adhérents clandestins à LO) pour propager une campagne publicitaire antiraciste pour « informer » dans les autres régions ou entreprises. Dans le cas de la rencontre avec les libertaires de Lille au moment de cette « lutte », ces jeunes cuistres m'avaient félicité pour mes interventions de classe, mais à la fête de LO suivante quelle ne fût pas ma surprise de me voir dénoncé par ce même genre d'individus comme « hostile aux grèves et qu'on connait bien », assis aux côtés du sieur Mercier. La permissivité « voilée » se répand, chez Ikéa des vendeurs sont voilées... en jaune !
8Le dimanche comme Noël n'ont plus rien de religieux, mais les collabos intégristes arguent qu'il faudrait supprimer le « dimanche catholique », alors que le mouvement ouvrier syndicaliste (honnête jusqu'en 1914) avait obtenu que le dimanche devienne un repos mérité du travailleur.
9Il faudrait réfléchir à nombre d'événements concomitants autour de 1927 et après l'échec mondial de la révolution prolétarienne. Par exemple, le miracle de Fatima en 1917 est directement fabriqué par la papauté à Rome pour contrer le « nouveau christianisme bolchevique ». L'apparition des pires sectes islamistes date de la fin des années 1920, une période où la menace bolchevique décline ! La contre société salafiste (la famille d'assassins Merah, l'expansion des déguisements islamistes) joue plus un rôle préventif anti-révolutionnaire et terrorisant par rapport à une révolution qui n'a pas encore eu lieu. Les gauchistes souteneurs de la "liberté religieuse" et des pauvres ex-colonisés devenus assassins de civils) - qui embaument à la manière stalinienne un Octobre russe embelli - sont les flancs-gardes de cette contre révolution préventive et autrement plus nocifs que le FN.
10Toujours à la pointe du modernisme capitaliste, les « frères radicaux » ont mis en circulation actuellement un kit de détection d'ADN de porc. « La force du marché halal repose sur la répétition d'un message performatif : où qu'ils soient, d'où qu'ils viennent, les musulmans ont des besoins spécifiques, qui peuvent être compris et traités par le marché » (op. Cit. p.97).
1180% de la population française ne supporte pas le voile. J'en fais partie.
12Je développe, l'auteur ne se risque pas sur ce terrain où il pourrait tomber sur les infiltrés trotskiens, sévères antiracistes !
13« Dans un monde post-religieux, on peut même affirmer qu'il n'existe que des religiosités individuelles » (p.138).
14Cf. le nouveau meurtre d'un autre prétendu loup solitaire à New York hier, après Nice, Berlin, Barcelone (qu'il ne faudrait pas oublié malgré le cirque cataliniste). Cette remarque pointue à noter aussi : « Le djihadisme est la pointe paroxystique ou pathologique de cette tension dans le passage d'un mode d'existence à un autre ».
15Comme l'indique la banderole du site de Poissy (où j'ai eu l'occasion d'aller intervenir mais pas pour soutenir les revendications religieuses) on lisait : « 400 francs pour tous, 5e semaine accolée aux congés, 30 minutes pour le Ramadan ; nous voulons être respectés ».
16L'auteur oublie de noter qu'à cette époque la guerre civile en Algérie contre les groupes islamistes bat son plein avec des milliers de massacres.
17Pas de l'impérialisme américain qui continue jusqu'à nos jours à contrôler et l'armée et le pouvoir autochtone.
18Il ne comprend rien non plus à la notion bâtarde d'autogestion qui aurait été un des principaux mots d'ordre de 68, alors qu'elle ne fût qu'un jouet des jeunes gauchistes, puis de l'appareil CFDT et des bonzes du PS.
19C'est celle-ci : « Prendre soin du travail et des conditions de sa réalisation apparaît désormais comme neutre seule voie d'émancipation collective et de respect réel des personnes humaines ». Maillard a été sponsorisé par le Medef antiraciste ? J'ai envie de lui répondre : « fainéants de tous les pays unissez-vous contre le travail aliénant » !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire